Circuits Court Bio
Consommer moins et vivre autrement

7 Circuits Courts, Pour Manger Bio Et Local

Acheter sa viande, ses oeufs ou ses légumes via un circuit court consiste à passer directement commande auprès du producteur ou par le biais d’un seul intermédiaire.

Ce mode de distribution n’est pas nouveau, mais il s’est considérablement développé ces dernières années avec l’apparition de méthodes de vente alternatives adaptées aux besoins des citadins pressés.

Favorisés par Internet et portés par la mode du “bien manger”, les systèmes de paniers fermiers sont un vrai succès. Les producteurs se sont mis aussi à écouler leurs produits directement en ligne ou grâce à des magasins et à des drives (points de retrait de produits commandés par Internet) qu’ils gèrent eux-mêmes.

Le mouvement suscite un tel engouement de la part des consommateurs que les enseignes de la grande distribution s’y intéressent de près. Car cette autre manière d’acheter, faisant la part belle au bio et aux produits locaux tout en privilégiant la relation humaine, pourrait bien être l’amorce d’une vraie révolution. 

1- Rejoignez les réseaux associatifs

Nées dans le sud de la France en 2001, les Amap (Associations pour le maintien de l’agriculture paysanne) figurent parmi les pionniers des circuits courts militants. Il en existe aujourd’hui 2 400 environ qui ravitaillent 50 000 familles.

Le principe : des consommateurs regroupés s’engagent à acheter la production d’une exploitation agricole, le prix et les échéances de paiement étant fixés d’un commun accord. Les produits (fruits et légumes le plus souvent bio, fromage, viande, confitures…) sont livrés chaque semaine dans un endroit fixe, les “amapiens” prenant en charge leur distribution.  

Il n’est pas possible de choisir la composition de son panier et, saisonnalité oblige, les assortiments sont moins attrayants l’hiver. Mais la qualité est au rendez-vous, à des prix très attractifs.

Comptez 10 à 22 euros par semaine, selon la taille et le contenu du panier. 

Employant des personnes en situation précaire, le réseau Jardins de Cocagne réunit plus d’une centaine d’exploitations maraîchères bio. Les 20 000 adhérents viennent chaque semaine chercher leur panier de fruits et légumes, favorisant les rencontres avec les jardiniers. Prévoyez entre 7 et 13 euros, selon les jardins et le volume du panier. 

2 – Composez votre panier à votre guise

Des milliers d’initiatives, associatives ou privées, témoignent du succès de la formule des paniers garnis.

Parmi elles, La Ruche qui dit oui ! un système à mi-chemin du réseau social et de la vente groupée, créé en 2011. Il réunit déjà 700 “ruches”. Les ventes ont lieu une fois par semaine sur Internet et la distribution se déroule à la ruche, un jour donné. Achats ponctuels ou réguliers, à chacun sa manière d’utiliser ce réseau 2.0 rassemblant plus de 4 000 producteurs. Ces derniers fixent librement leurs prix et paient 16,7 % de frais de service à la ruche. Résultat : le kilo de pommes, par exemple, s’affiche à 4,49 euros, la bouteille de gaspacho, à 5,90 euros…

Pas d’économies, donc, pour le porte monnaie, mais un soutien aux producteurs locaux et des rencontres amicales avec ses voisins. 

Précurseur de la vente sur Internet de produits fermiers, Paysans.fr livre à domicile. Ce réseau fonctionne à la carte et propose des assortiments variés issus de 160 exploitations agricoles. Tablez sur 9 euros le panier permettant de réaliser trois soupes, 10 euros celui de légumes de saison, 15 euros pour mitonner un pot au feu. 

3 – Partez à la cueillette !

Les ventes à la ferme et les “autocueillettes” invitent à renouer avec la terre nourricière et ses saisons. Et à prendre conscience des enjeux environnementaux d’une culture raisonnée.

Sous la houlette des chambres d’agriculture, le réseau Bienvenue à la ferme fédère des milliers d’agriculteurs pratiquant la vente directe, mais aussi l’accueil à la ferme. 

Les petites exploitations familiales sont mises directement en relation avec le consommateur via Paysans.net, le réseau social de Paysans.fr. De son côté, Chapeau de paille regroupe des producteurs de fleurs, de fruits et de légumes qui ouvrent leurs potagers et leurs vergers aux consommateurs pour la cueillette

. Il existe 29 sites ­ dix en Ile-de-France et dix-neuf en province ­, les prix des produits étant, en moyenne, minorés d’un tiers par rapport à ceux des magasins. 

4 – Faites un tour dans votre hypermarché

La vague des circuits courts ne pouvait laisser indifférente la grande distribution. Certes, les super et les hypermarchés indépendants ont toujours vendu des produits locaux.

Les plus centralisés ont aussi des rayons estampillés “terroir” mais, chez tous, ils restent très minoritaires. Casino a lancé en 2011 la gamme “Le Meilleur d’ici” : ces produits cultivés à moins de 80 km du lieu de vente ont séduit, et de plus en plus de magasins du réseau les proposent. En Ile-de-France, 400 références sont disponibles dans 50 points de vente. 

Référencé par un millier de points de vente, le label “Le Petit Producteur” est notamment distribué par Monoprix. Depuis novembre 2014, Monoprix est aussi partenaire de l’Association nationale de développement des épiceries solidaires (Andes) : 55 magasins d’Ile-de-France revendent des soupes élaborées à Rungis par des salariés en réinsertion professionnelle (3,95 euros les 75 cl).

Enfin, le réseau coopératif Biocoop est exemplaire en matière de solidarité avec les producteurs. 

5 – Rendez-vous sur les étals des producteurs

Vingt-cinq ans déjà que les Marchés des producteurs de pays s’installent sur la voie publique dans les villes et villages dès les premiers beaux jours. Pas nés de la dernière pluie non plus, les Points de vente collectifs (PVC), où les producteurs adhérents vendent dans leurs propres structures, sont en plein essor.

Depuis trois ans, des drives fermiers essaiment dans les régions : les produits achetés sur Internet sont récupérés dans un point de vente en bord de route. Les magasins des coopératives, à l’instar des Halles de l’Aveyron d’Unicor, à Herblay (95), ou Frais d’Ici, lancé en Haute-Garonne par InVivo, témoignent aussi d’une reprise en main de la distribution par les producteurs. 

Les produits sont acheminés par bateau jusqu’à Sevran, Pantin et Paris. Le Marché sur l’eau les vend aux internautes ayant passé commande, et aussi aux passants. A Paris, Au bout du champ propose des primeurs de la région (100 km maximum) dans deux boutiques en libre-service. Exemple de prix : 2,50 euros la botte de carottes. 

Nos autres adresses :Bienvenue-a-la-ferme.com et Consommer-local.fr (portails qui répertorient les circuits courts). Drive-des-epouvantails.fr ; Panier.lesfermesdici.fr ;  

6 – Passez commande sur Internet

Sur le modèle du site Le bon coin, Mescarottes.com est un site de petites annonces gratuites qui aide le consommateur à retrouver les offres des producteurs les plus proches de chez lui grâce à un moteur de recherche géographique.

Pratique, le site Consommer-local.fr réunit tous les circuits courts, du marché bio aux sites de cueillette, avec système de géolocalisation, tandis que Jemangelocal.fr répertorie les produits cultivés ou fabriqués à moins de 160 km du lieu de vente.

Faire ses courses à Rungis, comme les pros, est désormais possible avec Mon-marche.fr, un site créé par le célèbre marché. Très complet, il présente des onglets “Marché locavore” (produits locaux), ou “Marché bio”, des rayons traditionnels, des sélections… et même des prix de gros en cas de commandes groupées.

La livraison est gratuite sur Paris à partir de 45 euros d’achats, avec une participation de 20 euros sur le reste du territoire. Exemple de prix : 2,92 euros le kg de pommes bio. 

Les bons petits plats faits maison et livrés à domicile incarnent la version chic du circuit court. A Paris et en petite couronne, le site Lespetitescasseroles.fr propose des cartes-dîners permettant de commander de bons petits plats mitonnés avec des produits frais, livrés deux fois par semaine (à partir de 8,50 euros le repas).

Même principe de menus qui changent au gré des saisons et des humeurs en Loire-Atlantique avec Les-petits-plats-maison.fr, et dans le Morbihan avec Au-poelon-gourmand.fr. Pour ceux qui voudraient mettre la main à la pâte, Cookangels.com livre tous les ingrédients pour réaliser un repas complet, recette de chef étoilé incluse (17 euros par personne sur la base de deux personnes). 

7 – Cultivez l’esprit de partage avec les nouveaux jardins

Il existait déjà des potagers individuels, forcément plus nombreux à la campagne et dans les agglomérations où l’habitat est adapté, ainsi que des jardins familiaux à la périphérie des villes. Voici les jardins communautaires, dits partagés, qui s’installent de plus en plus dans les grandes métropoles.

Réunis en association, les habitants les gèrent au quotidien. Les parcelles disponibles sont rares et l’imagination prend le pouvoir : les plantations recouvrent les toits, s’engouffrent dans les interstices laissés libres par l’urbanisme… 

Né en Angleterre, le mouvement des Incroyables Comestibles investit tous les espaces verts disponibles pour y planter fruits et légumes mis à la disposition des citoyens, en libre-service.

Dans son sillage, plusieurs villes et villages français ont déjà reconverti leurs plates-bandes. 

Marion

Fondatrice du blog - Solutions Alternatives

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