Sortir De La Société De Consommation
Consommer moins et vivre autrement

Sortir De La Société De Consommation Comment Faire

Une fois que nous avons défini la société de consommation, allons voir les différentes manières de s’en sortir.

Une première manière de sortir de la société de consommation est d’avoir un but dans la vie.

Dans la société de consommation, le sens de la vie est donné par le type d’objets que un individu consomme: des objets bio pour l’écolo convaincu, des grosses voitures et des objets puissants pour l’homme fort, des habits et des parfums pour la femme toujours belle et toujours jeune.

Si nous avons un but dans la vie qui ne soit pas dépendant de la consommation, tout change:

  • Au lieu de choisir un travail quelconque, nous choisirons un travail qui est cohérent avec notre but. De cette manière, nous pouvons donner du sens aux 8 heures journalières passées au travail, et nous n’avons pas besoin de chercher ailleurs notre bonheur.
  • Au lieu d’être défini par notre consommation, nous serons définis par notre but. Nous pourrons être des écologistes même si nous achetons notre nourriture au supermarché, ou être en empathie avec le monde même si nous ne voyageons pas.

Une deuxième manière est de se réapproprier du travail én créant sa propre entreprise.

Cette solution est un peu la continuation du point précédent: une fois que nous avons trouvé le but de notre vie, nous pouvons décider d’incarner ce but dans une entreprise, et de transformer notre travail en un parcours presque spirituel vers notre but ultime.

Il faut savoir que créer une entreprise n’est pas une chose facile, et que présente autant de risques que de satisfactions. Pour créer son entreprise, il faut deux choses:

  • un but dans la vie bien défini: la créeation d’une entreprise comporte beaucoup de moments difficiles, et il faut avoir un but bien clair dans la vie pour ne pas tomber à la première difficulté.
  • Beaucoup d’argent de côté (idéalement, 100’000 CHF). Monter une entreprise nécessite beaucoup d’investissement initial, beaucoup d’heures à travailler sans être payé, beaucoup d’achats à faire avec ses propres réserves. Avant de se lancer, mieux vaut avoir mis de côté assez d’argent pour être couverts dans tous les cas.

Une troisième manière est la retraite anticipée (Early retirement). Pour cela, il faut:

  • travailler très dur pendant quelques années,
  • pratiquer activement la décroissance au niveau de la consommation,
  • mettre un maximum d’argent de côté,
  • faire fructifier cet argent le plus possible,
  • un fois que cet argent arrive à couvrir les besoins de base, quitter son travail,
  • à partir de ce moment là, travailler uniquement sur la base de ses envies, tout en sachant que ce sont les investissements qui couvrent la plupart des besoins de base.

Une quatrième manière est le retour au travail domestique. Ces dernières années, le travail domestique a été présenté comme un résidu du passé, dont il fallait absolument se débarasser pour arriver à une parfaite égalité entre hommes et femmes à réaliser par le biais du travail salarié et de la carrière à tout prix.

C’est vrai, avant le travail domestique était réservé aux femmes, et impliquait le fait de devoir s’engager dans une relation monogame avec quelqu’un qui on n’amait pas forcement.

Mais maintenant les familles ont changé: nous avons des familles polyamoureuses, dans lesquelles les rôles sont fluides et les différents membres assument les tâches domestiques à tour de rôle. Donc, on peut tranquillement revenir à l’économie domestique sans pour autant revenir à la famille monogame et traditionnelle.

L’économie domestique a deux autres bonus:

  • elle permet de sortir plein d’activités du domaine commercial: au lieu d’acheter des plats tous prêts on cuisine soi-même, au lieu de faire gérer la maison par une entreprise de nettoyage on la range soi-même, au lieu de déleguer l’éducation des enfants on la fait soi-même.
  • Elle permet de liberer des nombreuses places de travail: de cette manière, les demandeurs d’emploi pour un poste déterminé seront moins nombreux, et pourrons mieux négocier leur conditions de travail.

Une cinquième manière est de rejoindre un écovillage ou une communauté religieuse.

C’est un peu la même démarche du point précédent, sauf que au lieu de la faire pour une famille de 2-3 personnes, on la fait pour un groupe de 10-20 personnes.

Comme le groupe est plus grand, il faut un collant plus fort entre les membres que le simple lien affectif: il faut une vision commune et un but partagé. Donc, il est bien important de trouver un groupe avec lequel on s’entend bien, et avec qui on partage les mêmes valeurs.

Mais le jeu en vaut la chandelle: les membres des communautés religieuses, malgré les nombreuses règles et les nombreux interdits, sont souvent parmi les gens les plus heureux sur terre!

Témoignage

ela fait des mois maintenant que j’ai sauté à pieds joints dans une démarche de vie plus saine et surtout globale. Des mois que j’observe le monde autour de moi et ces dernières semaines je constate chaque jour un peu plus, la folie de la société. Et je me rends surtout compte du chemin que j’ai effectué…

Il y a encore un an, j’étais une personne bien ancrée dans la société de consommation et guidée par d’importantes ambitions (financières et de reconnaissances sociales).

Je travaillais comme une acharnée autant pour mon entreprise d’accueil que pour mes projets perso. Je m’engageais dans plein d’initiatives, j’étais une vraie boulimique de travail et mes journées commençaient dès 5h30 pour se terminer aux alentours de minuit – une heure…et j’aimais ça, je ne voyais pas ma vie autrement.

Mais il arrive un moment où le corps ne répond plus, car même si le mental est puissant, si ton corps te dis stop, c’est stop. « Bien heureusement » pour moi, je connais mes limites, je les ai déjà expérimenté il y a quelques années. J’étais encore une jeune étudiante en initiale (39h de cours par semaine), je travaillais 15h dans un supermarché le weekend et les vacances scolaires je travaillais 11h par jour dans un centre de loisirs. J’ai tenu 1 an avant de commencer à faire de grosses crises nerveuses : je me mettais à pleurer pour rien et j’avais l’impression que tout allait mal.

Il y a quelques mois, parce que je me connais, j’ai évité de justesse le claquage, le « burn out » comme on l’appelle communément.

Il a commencé à se caractériser par une lourde fatigue physique et morale, l’impossibilité de me réveiller le matin alors qu’habituellement je suis du genre à sauter de mon lit direct à la sonnerie si ce n’est avant ! Un dégoût de la nourriture, une sensation de stagner, de ne rien réussir, une irritation constante…

Je n’en ai parlé à personne, ni à mes amis, ni à ma famille, j’ai juste étouffé le truc. Et puis, j’ai pris 3 jours de repos en février. Durant ces 3 jours, j’ai profité de chaque instant, je les ai savouré.

Et c’est finalement, une remarque de ma mère qui a fait que j’ai ouvert les yeux ou plutôt que tout m’a éclaté à la tronche (comme l’aurait dit mon père). Elle est rentrée un soir et alors que j’avais préparé le repas, elle m’a dit « Ah, ça fait plaisir d’avoir tout de prêt en rentrant. » Je ne saurais décrire l’effet que cette simple phrase a eu sur moi ! Elle m’a soufflé…

C’est à cet instant que j’ai réellement basculé dans la « Slow Life »

J’en parle aujourd’hui car je pense avoir enfin fait le tri dans ma tête et dans ma vie. Depuis cet instant, j’ai cessé de ne vivre que pour mes ambitions ou surtout pour celles des autres, j’ai décidé de juste vivre. Terminé pour moi les soirées à rallonge où je partais tard du bureau, faisais mes 1h30 de transports pour me plonger dans mes projets perso sans parfois même manger ou à peine dormir et surtout sans prêter attention aux deux personnes qui vivent avec moi : ma mère et ma sœur.

Terminé pour moi de toujours arranger tout le monde (chers proches, ni voyez pas là une critique, je suis la seule fautive de toujours être serviable, trop serviable sans trouver un juste milieu), concrètement terminé pour moi de me laisser étouffer par tout et tout le monde.

Aujourd’hui, je veux vivre chaque instant, profiter du peu de famille qu’il me reste, partager avec vous tous, découvrir toujours plus de connaissances, m’occuper de moi et chouchouter des projets qui portent mes valeurs.

J’ai passé des heures à écouter et lire Pierre Rabhi et je ne suis plus et ne veux plus être en adéquation avec la société que l’on nous propose, car finalement c’est ça dont j’ai envie de parler ici, dans cet article.

Ce que nous propose la société du 21ème siècle…

« L’observation des faits nous montre que l’itinéraire de vie d’un être humain dans la modernité est fait d’enfermements successifs : de la maternelle à l’université, il est enfermé, les jeunes appellent ça le « bahu » ; les femmes et les hommes en activité disent travailler dans des « boîtes », petites ou grandes; les jeunes s’amusent en « boîte » et y vont dans leurs « caisses ». Ensuite, vous avez la boîte où l’on stocke les vieux avant la dernière boîte que je vous laisse deviner. »

– Pierre Rabhi, La Sobriété Heureuse –

Je pense que ça résume bien la situation… Je rajouterais également que dans la société actuelle, l’individualisme a atteint un niveau inégalé où l’on nous « apprend » à écraser les autres pour obtenir un statut supérieur au travail, où on est prêt à perdre toute humanité pour un chiffre de plus à son salaire, où l’on est incapable de patienter (dédicace à tous les gens qui courent pour prendre un métro, qui se prennent les portes qui sont en train de se fermer, qui s’entassent dans un wagon, et tout ça juste pour ne pas attendre 2 minutes sur le quai), où l’on est prêt à mentir et manipuler les autres juste pour satisfaire son égo personnel, où l’on est incapable de rester sans rien faire, de se laisser le temps de s’ennuyer, où l’on est incapable de profiter de ce que nous avons car il nous faut toujours plus, toujours mieux, où l’on est dénué de toute sagesse, bienveillance et pire de logique et de savoir-vivre. En tous cas, c’est le constat que je fais tous les jours en île-de-France et c’est affligeant…

Hier matin, une jeune fille était en train de lire, dans le métro, un livre qui m’a interpellé et qui d’ailleurs a été le déclencheur de cet article, il s’appelait « Mon travail me tue – Burn out, pourquoi nous craquons tous ? »… Donc on en est là… A lire un livre sur le fait que travailler rend les gens malades voir les tue et que l’on a même trouvé un nom à ça : le burn out…

« Je veux faire ce qui me plait »

Cette petite phrase, certains la connaissent, elle fait partie d’un célèbre opus de Disney, j’ai cité Le Roi Lion. (Attention, grosse fan de Disney ici 😀 )

En 2016, l’on devrait tous être capable de travailler dans une institution qui nous plait ou d’en créer une si on le souhaite. Et ce sans barrières, sans être découragé par l’administratif, le juridique et j’en passe. On devrait vivre pour nous mais surtout avec la communauté…

Cela paraît un peu utopiste mais voilà, j’ai 26 ans et je n’ai pas envie de me dire que je suis destinée à vivre comme le schéma établi depuis des années.

J’ai envie d’entreprendre, oui toujours, mais d’une autre manière, en plaçant l’humain avant l’argent. 

En apportant des solutions et non en créant des besoins. J’ai envie d’apprendre aux autres mais qu’ils m’apprennent autant en retour. J’ai envie de savourer la nature et non pas de l’exploiter. Et c’est maintenant que je peux le faire, c’est notre génération qui peut changer la donne, alors allons-y… et choisissons la sobriété heureuse <3

Marion

Fondatrice du blog - Solutions Alternatives

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