Matériels, Pour Etre Autonome En Electricité
Energies alternatives

Matériel, Pour Etre Autonome En Electricité

Maison Autonome, Passive ou Autosuffisante : Définitions


L’évolution de la législation et de nos modes de vie ont permis l’émergence de nouveaux types de maison :

  • Autonome :
  • Autosuffisante ;
  • Ou encore passive.

Quelles sont les différences entre ces types de bâtiments ?

Lequel est le plus adapté à votre projet ?

Voyons cela ensemble.

Maison Autonome : non reliée aux réseaux


Une maison autonome est un bâtiment totalement indépendant.

Autrement dit,  il n’est pas raccordé aux réseaux d’électricité, d’eau et de gaz.

Ce type de logement doit donc produire l’ensemble des ressources dont ses occupant(e)s ont besoin, que ce soit l’électricité, la chaleur ou encore l’eau.

Site isolé Maison Autonome

Comment est-ce possible ? 

Grâce à des panneaux solaires en autoconsommation par exemple, ou en récupérant l’eau de pluie…

C’est pourquoi on parle également de maison autosuffisante.

On les retrouve le plus souvent dans des sites isolés (en montagne ou en forêt par exemple), non desservis par les réseaux.

Maison Passive : chaleur et isolation au coeur du projet


Une maison passive ou BEPAS (pour Bâtiment à Énergie Passive) est un bâtiment construit avec un objectif : réduire fortement sa consommation d’énergie, voire la compenser intégralement.

Comment ?

Via la chaleur dégagée à l’intérieur du logement (par ses occupants et ses équipements) et celle apportée par l’extérieur (par le Soleil).

“Pour avoir une maison passive, il faut une bonne isolation alors ?”

Exact ! Dans ce type de projet, l’isolation est primordiale.

isolation maison

Heureusement, les solutions vertes pour isoler votre maison sont aujourd’hui nombreuses.

Chanvre, laine de coton ou de mouton, ou encore fibre de bois, vous n’avez que l’embarras du choix.

Autre point important, les maisons passives doivent respecter une réglementation bien précise pour obtenir le label “Passivhaus” :

  • Une consommation de chauffage inférieure à 15 kWh par m2 et par an ;
  • Une consommation totale en énergie primaire inférieure à 120 kWh par m2 et par an ; 
  • Une fréquence de surchauffe intérieure (température supérieure à 25°C) inférieure à 10 % des heures de l’année ;
  • Et une étanchéité qui permet au logement de conserver la chaleur en son enceinte.

Il est toutefois essentiel d’avoir une bonne ventilation pour éviter de cumuler l’humidité au sein du logement.

RT 2020 : nouvelles normes de constructions


Si vous souhaitez faire construire votre maison, vous avez sans doute entendu parlé de la RT 2020.

Il s’agit de la nouvelle Réglementation Thermique, qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2022 pour les logements.

Elle impose à toutes les nouvelles constructions de produire plus d’énergie qu’elles n’en consomment.

Maison autonome panneau solaire photovoltaique et thermique

Ces nouveaux bâtiments, dits à énergie positive (ou BEPOS) reprennent donc les mêmes principes que les maisons passives et doivent également produire de l’énergie.

CHAPITRE 2 :

Comment Fonctionne une Maison Autonome 

Que vous souhaitiez rendre votre maison autonome ou en construire une tout en respectant la RT 2020, vous allez devoir produire de l’énergie :

  • Électricité ;
  • Eau ;
  • Chaleur.

Alors, comment faire ?

Produire son Electricité


C’est souvent la première chose à laquelle on pense lorsque l’on souhaite habiter une maison autosuffisante.

Alors que vous décidiez (ou non) de vous couper du réseau, il est primordial d’étudier la manière dont vous pouvez produire votre électricité.

Plusieurs solutions sont envisageables.

① Installer une Éolienne

Au premier abord, installer une éolienne sur votre maison ou dans votre jardin peut sembler très simple.

éolienne énergies renouvelables

Mais vous allez voir que c’est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît.

① Votre habitation doit être située dans une zone recevant suffisamment de vent ;

② Certaines communes interdisent purement et simplement les éoliennes ;

③ Enfin, pour alimenter substantiellement votre maison en électricité, vous devez investir dans une éolienne dont le prix peut grimper jusqu’à 40 000 €.

Clairement, l’éolienne n’est pas la solution la plus simple et la plus économique à mettre en œuvre.

② Opter pour une hydro-turbine

Si vous avez la chance d’avoir un cours d’eau sur votre terrain, vous pouvez envisager d’installer une hydro-turbine.

Mais les contraintes sont là aussi très nombreuses, puisqu’il faut :

  • Avoir un cours d’eau à proximité de son habitation ;
  • Que le cours d’eau ait un débit suffisamment puissant pour faire tourner une turbine ;
  • Gagner la bataille administrative permettant d’obtenir le droit d’utiliser le cours d’eau qui peut durer jusqu’à… 2 ans

Mieux vaut donc s’armer de patience…

③ Installer des panneaux solaires

Installer des panneaux photovoltaïques est très souvent la solution privilégiée pour produire son électricité.

Il faut dire qu’ils offrent de nombreux avantages.

Tout d’abord, c’est la solution la plus accessible financièrement : le prix de départ d’une installation photovoltaïque d’une puissance de 3 kWc (soit 8 panneaux solaires) est de 5 580 €.

En plus, l’État subventionne l’installation de panneaux solaires avec une prime à l’autoconsommation et le rachat de l’électricité non consommée (j’y reviens dans le chapitre 4).

Autrement dit, le coût de revient d’une installation solaire de 3 kWc peut- descendre jusqu’à 2 470 € !

L’autoconsommation photovoltaïque permet en plus d’être jusqu’à 50 % autonome en énergie

Et ce, où que vous soyez en France. Hé oui : que vous habitiez à Marseille, à Lille ou encore à Rennes, le solaire est intéressant partout au sein de l’Hexagone.

Enfin, les démarches administratives sont bien moins longues que pour une turbine hydraulique par exemple. 

Comptez 2 à 3 mois entre la signature de votre offre et la mise en service de votre installation solaire (si vous passez par notre service).

En résumé, les panneaux solaires photovoltaïques sont LA solution à privilégier pour produire son électricité.

Se chauffer de façon Autonome


On compte aujourd’hui un grand nombre de solutions pour se chauffer de façon autonome.

Vous pouvez par exemple choisir :

  • Une chaudière, qu’elle soit à bois, à pellets ou à condensation ;
  • Une pompe à chaleur ;
  • Ou encore un poêle à granulés de bois ou à pellets.

Et bien sûr, optez pour de grandes surfaces vitrées côté Sud pour profiter de la chaleur du Soleil. A l’inverse, évitez les ouvertures au Nord et à l’Ouest.

Pour en savoir plus, vous pouvez lire l’article rédigé par Sortir Du Nucléaire.

Être Autonome en Eau


Devenir autonome en eau est clairement la partie la plus compliquée.

Déjà, vous n’avez pas 36 solutions. Vous pouvez au choix :

  • Récupérer l’eau de pluie ;
  • Et/ou faire creuser un puits (traditionnel ou de forage).

Cela dit, il faut prendre en compte plusieurs problématiques…

① Traiter l’eau pour la rendre utilisable

Avant de pouvoir l’utiliser, l’eau de pluie ou de votre puits doit subir un traitement chimique ou mécanique.

être autonome en eau

Le traitement mécanique consiste à filtrer l’eau à plusieurs reprises, pour la débarrasser de tous les corps étrangers (micro-organismes, poussières, polluants chimiques, etc).

Quant au traitement chimique, il consiste à ajouter des produits (à base d’eau de javel par exemple) pour purifier l’eau.

② Une réglementation très stricte

Comme expliqué sur le site du service-public, vous pouvez utiliser l’eau de pluie dans votre domicile seulement pour :

  • Évacuer les eaux des WC ;
  • Nettoyer les sols ;
  • Nettoyer le linge sous réserve d’assurer un traitement des eaux adaptés. 

En revanche, sa consommation est formellement interdite.

Enfin, si l’eau de pluie utilisée est rejetée dans les égouts, vous devez également faire une déclaration d’usage.

Bref, ce n’est pas simple.

Si vous préférez faire creuser un puits, sa construction sera soumise à plusieurs réglementations :

  • Vous devez déclarer votre projet en amont auprès des exploitants de réseaux souterrains ;
  • Puis, vous devez déclarer l’exécution de votre projet à votre mairie, en l’accompagnant d’un extrait du cadastre.

Vous trouverez un maximum de conseils pour devenir autonome en eau sur cet article de Toits alternatifs et sur cet autre article de No Panic.

Voilà, nous avons les grandes lignes pour gagner en autonomie.

Chapitre 3 :

Produire son Électricité avec des Panneaux Solaires

Pouvez-Vous Être Autonome en Électricité ?


En théorie, il est possible d’installer assez de panneaux solaires pour couvrir l’ensemble de vos besoins en électricité et ainsi devenir autonome.

Cependant, ce type de projet est très complexe à réaliser.

Et ce pour plusieurs raisons :

① L’Optimisation de la Consommation et de la Production

Pour gagner en autonomie électrique, il est nécessaire d’être le moins gourmand possible en énergie. Hé oui : Il ne s’agit pas de produire son électricité pour en consommer plus. Vous devez donc adapter en permanence votre consommation, par exemple en rechargeant votre ordinateur portable en journée, plutôt que le soir ou la nuit.

L’utilisation de certains appareils énergivores (comme la machine à laver par exemple) sera également à proscrire pour réduire votre consommation électrique.

De plus, votre consommation et votre production évoluent au cours des mois.

En été, grâce au temps d’ensoleillement important, vos panneaux solaires peuvent couvrir l’ensemble de vos besoins en électricité.

Mais en hiver, c’est une autre histoire…

Car avec des journées plus courtes et moins ensoleillées, vos panneaux produisent forcément moins d’électricité qu’en été.

C’est pourtant pendant cette période que votre consommation électrique est la plus élevée.

Et prévoir plus de panneaux solaires pour produire davantage n’est pas une solution envisageable.

Pourquoi ?

Car il y a un risque en cas de non raccordement au réseau : produire trop d’électricité l’été, ce qui peut faire disjoncter votre installation électrique et abîmer l’ensemble du matériel.

② Maison Autonome : Un Projet Coûteux

Pour être totalement autonome en électricité, il ne suffit pas de poser des panneaux solaires sur votre toiture.

En fonction de votre consommation électrique, vous devez installer 16 à 24 panneaux photovoltaïques.

(Encore faut-il avoir une toiture suffisamment grande pour y placer tous ces panneaux solaires…)

Mais ce n’est pas tout.

Pour avoir de l’électricité les jours de mauvais temps et la nuit, il est nécessaire d’ajouter des batteries de stockage à votre installation solaire.

Et c’est un véritable problème, puisque le prix des batteries pour panneaux photovoltaïques est TRÈS élevé !

(Comptez de 600 à 1 000 € pour 1 kWh de stockage pour une batterie lithium.)

De plus, les batteries ont une durée de vie limitée (10 ans maximum) et ne supportent pas les charges ou décharges profondes.

Autrement dit, elles s’usent encore plus rapidement si elles sont souvent complètement chargées ou déchargées.

Bref, vous devez prévoir de remplacer l’intégralité de votre parc de batteries d’ici quelques années.

Dernière dépense importante : l’onduleur.

Si vous n’êtes pas relié(e) au réseau électrique, vous devez investir dans un onduleur équipé d’un système de “back-up”.

Ce type d’onduleur est capable de transformer le courant produit par vos panneaux solaires même si votre installation n’est pas connectée au réseau. 

L’inconvénient majeur des onduleurs avec un système de “back-up” : leur prix, particulièrement élevé.

Conclusion :

Comment devenir autonome ?

Le plus simple est d’y aller par étape.

Commencez par installer des panneaux photovoltaïques : vous pouvez ainsi être autonome en électricité à hauteur de 50%.

Vous pourrez ensuite, au fil des années, analyser votre consommation, votre production et adapter votre installation solaire à vos besoins (en ajoutant une ou plusieurs batteries lorsque leur prix aura baissé) pour être le/la plus autonome possible.

Ou vous pourrez également coupler votre installation solaire avec une petite éolienne domestique ou un générateur par exemple.

Ainsi, même la nuit et les jours de mauvais temps, vous produisez et consommez votre électricité.

Ensuite, il ne vous reste plus qu’à jeter un oeil à ce tableau pour savoir de combien de panneaux solaires vous avez besoin :

Votre consommation en kWhVotre consommation en eurosPuissance d’installation solaire optimaleNombre de panneaux solaires de 375 WcSurface de toiture utilisée
Moins de 11 000 kWhMoins de 1 600 €3 kWc816m²
Entre 11 000 et 17 000 kWhEntre 1 600 et 2 400 €6 kWc1632m²
Plus de 17 000 kWhPlus de 2 400 €9 kWc2448m²

Par exemple, pour une consommation de 12 000 kWh, à priori une installation de 6 kWc est la mieux adaptée.

Grâce à vos panneaux solaires, vous pourrez déjà réduire de moitié votre consommation d’électricité du réseau.

Marion

Fondatrice du blog - Solutions Alternatives

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