Solutions Pour Une Consommation, Responsable
« La consommation responsable doit conduire l’acheteur, qu’il soit acteur économique (privé ou public) ou citoyen consommateur à effectuer son choix en prenant en compte les impacts environnementaux à toutes les étapes du cycle de vie du produit (biens ou service). » selon la définition retenue par l’ADEME
Plus largement, la consommation responsable inclut, au-delà du processus d’achat, l’utilisation qui est faite du produit jusqu’à sa fin de vie.
Achats responsables
Pour les entreprises
Les acteurs économiques commencent à considérer des critères extra-financiers dans leurs processus d’achat.
Le développement de l’affichage environnemental facilite le choix des acheteurs en valorisant les produits les plus durables. Le critère de proximité pourrait également être davantage pris en compte grâce à l’utilisation de labels territoriaux ou de monnaies complémentaires.
L’achat responsable de l’entreprise est fortement valorisable auprès des consommateurs. L’approvisionnement en produits éco-conçus permet également de bénéficier de produits de meilleure qualité et dont la durée de vie est supérieure. Il représente à terme une source d’économies pour l’entreprise.
Pour les consommateurs
Le consommateur peut, au même titre que l’entreprise, s’appuyer sur des critères autres qu’économiques pour effectuer ses choix lors du processus d’achat. L’impact des systèmes de notation sur internet et des moteurs de recommandations liés aux réseaux sociaux impose aux producteurs de développer des argumentaires dépassant le seul prix.
Les considérations sanitaires s’ajoutent d’ailleurs souvent aux motivations d’ordre éthique. Le développement des circuits courts est par exemple davantage porté par la volonté des consommateurs de mieux connaître l’origine de leurs produits (Consulter l’initiative La récolte (à venir)).
Pour les pouvoirs publics
L’Union Européenne a adopté en février 2014 une directive sur les achats publics visant à simplifier les règles de candidature et, entres autres, faciliter l’intégration des objectifs du développement durable dans les procédures de passation des marchés publics.
La prise en compte du coût complet lié au cycle de vie permettra de mieux intégrer les externalités sociales et environnementales. De ce fait, il est indispensable pour les entreprises de se tenir à jour de ces tendances qui pourraient les faire bénéficier d’avantages concurrentiels importants.
La commande publique représente environ 10 % du PIB français. Il s’agit donc d’un levier essentiel susceptible de faire basculer des marchés entiers en faveur de l’économie circulaire. Les collectivités gèrent 75 % des investissements publics et leur proximité vis-à-vis des acteurs territoriaux les désignent comme l’acteur d’accompagnement essentiel vers l’économie circulaire. Certaines d’entre elles s’attachent dores et déjà à s’approvisionner en ressources locales gérées durablement (Consulter le rapport “L’économie circulaire en Aquitaine” et le “Diagnostic régional d’économie circulaire en région Haute-Normandie”).
Utilisation
Mieux consommer ne se limite pas à acheter des produits plus durables. Consommer durablement implique également de moins gaspiller les ressources à notre disposition et de les utiliser plus efficacement. Entreprises, administrations et particuliers ont tous intérêt à limiter leurs consommations d’eau, de gaz ou d’électricité. La hausse des prix devrait contribuer à accélérer la diffusion des bonnes pratiques, mais ne remplace pas le rôle de la sensibilisation.
La prévention des déchets, en tête de la hiérarchie de gestion promue par l’Union Européenne (Consultez la page sur “Les enjeux de ressources : efficacité”), doit faire l’objet de campagnes de mobilisation transversales et sectorielles. Le domaine du BTP, qui génère d’importantes quantités de déchets inertes ou non inertes, est particulièrement concerné. (Consulter le Guide Prévention et gestion des déchets issus de chantiers du bâtiment et des travaux publics – Guide méthodologique à l’attention des Conseils Généraux et de la région Île-de-France) ainsi que l’initiative “L’économie circulaire au service des matériaux de construction : une collaboration réussie entre 2 entreprises engagées“)
Gaspillage alimentaire
Le gaspillage alimentaire est mis sur le devant de la scène depuis quelques années. Sur le plan social, il parait aberrant qu’un tiers de la nourriture mondial soit gaspillée quand 800 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde.
La problématique est aussi environnementale étant donné que près de 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont dues à l’agriculture et que les engrais et pesticides utilisés affectent gravement les écosystèmes naturels. Des acteurs économiques et associatifs se saisissent aujourd’hui de cette problématique, notamment pour réduire le volume des invendus. (consulter les initiatives Phénix et Zéro Gaspil)
Consommation collaborative
La consommation collaborative se développe rapidement depuis une dizaine années. Facilitée par le développement des technologies de l’information et de la communication, elle contribue fortement à améliorer l’efficacité d’utilisation des produits en en intensifiant l’usage.
Source d’économies et de lien social, la consommation collaborative impose aux acteurs économiques d’adapter leurs business models sous peine de voir leur part de marché de réduire considérablement (transport, hôtellerie, etc.).
Économie du partage
De plus en plus nombreuses, les plateformes de partage permettent aux citoyens et aux entreprises d’optimiser l’usage de leurs ressources matérielles ou immatérielles.
Le développement du co-voiturage est tout à fait exemplaire en ce sens. Il permet aux propriétaires et aux autres utilisateurs de partager les coûts liés à l’utilisation du véhicule et à en intensifier l’usage.
Outre les plateformes destinées à la mutualisation de biens (Consulter l’initiative Mutum), les incubateurs d’idées permettent également de partager des connaissances et des services au bénéfice de l’entrepreneuriat local (Consulter l’initiative La Ruche).
Économie du don
Le renouvellement anticipé des équipements et la mise sur le marché de nouvelles gammes de produits entraînent la mise au placard de nombreux biens durables en état de fonctionnement.
Les plateformes de dons permettent de lutter contre cette obsolescence de mode et d’équiper les ménages les plus modestes (Consulter les initiatives Dons solidaires et Amistock).
L’économie du don intègre aussi le pilier « allongement de la durée d’usage » : elle permet de prolonger l’utilisation des produits par un changement de propriétaire. Outre les bénéfices socio-environnementaux précédemment évoqués, l’économie du don est étroitement liée à l’économie sociale et solidaire et facilite l’insertion ou la réinsertion de personnes exclues du marché du travail.