Consommer Plus Responsable
1. Consommer moins, mais mieux !
1.1. Réfléchir avant d’acheter
C’est sans doute le conseil le plus bateau qu’on ait à vous donner ! Il suffit de garder à l’esprit que nos achats quotidiens ont un impact et qu’il faut se poser certaines questions avant de passer à l’acte : d’où vient ce produit ? Dans quelles conditions l’entreprise le fabrique-t-elle ? Est-il recyclable ? En ai-je vraiment besoin ?
Avant d’acheter, on veille donc à choisir des produits :
- à faible impact sur l’environnement : avec un faible impact carbone, qui préservent la nature et la biodiversité. Psss! Vous savez qu’à La Fourche, on a calculé l’empreinte carbone de tous nos produits alimentaires ?
- qui respectent des normes éthiques, les communautés locales, le bien-être animal
- qui encouragent l’économie locale et l’autonomie économique des producteurs
- sains, avec une bonne composition nutritionnelle et peu transformés
Ces grandes résolutions peuvent paraître effrayantes…, c’est pour cela qu’à La Fourche, on essaie de vous faciliter le travail sur tous les produits secs : l’alimentaire, les cosmétiques, les produits d’hygiène et bébé etc. Mais pour le reste, il suffit de prendre quelques nouvelles habitudes et de plus en plus d’applications peuvent vous aider à mieux choisir.
On peut citer par exemple
- Le Même en Mieux, un guide d’achat indépendant sur la qualité, le prix et l’éthique, pour vous aider à vous retrouver dans les produits et services responsables
- Yuka, dont vous trouverez les scores sur chacune de nos fiches produit, note les produits en fonction de leur composition notamment la présence ou non d’additifs alimentaires
- Noteo note également les produits sur 4 critères : santé, environnement, social et budget.
- Planète Ocean, lancé par la Fondation Good Planet, pour sensibiliser les consommateurs à la préservation des océans. L’application indique notamment l’état des stocks de poissons dans les océans pour encourager une pêche durable
- Etiquettable, une application mobile de cuisine durable qui aide à diminuer l’impact environnemental de son alimentation à travers recettes et conseils. C’est avec eux que nous avons calculé l’empreinte carbone des produits proposés sur La Fourche
- Open Food Facts : une base de données collaborative, libre et en accès libre, sur les produits alimentaires ; y figurent notamment le score Nova qui indique le degré de transformation des aliments et le Nutriscore, qui donne une vision synthétique de la qualité nutritionnelle d’un produit.
1.2. Choisir ses marques et ses produits
En plus des applications qui nous aident à mieux consommer, on peut s’aider des différents labels pour choisir ses produits. Problème, c’est parfois un peu difficile de s’y retrouver dans la jungle des picto, labels et autres logos.
Petit topo :
- Label AB/Eurofeuille : c’est le label de l’agriculture biologique, commun à tous les pays européens
- Demeter : il certifie que les produits sont issus de l’agriculture biodynamique.
- MSC (Marine Stewardship Council) : label promu par le WWF, il certifie au consommateur que les produits de la mer et de la pêche ont été pêchés durablement en respectant les stocks de poissons et les écosystèmes marins.
- Cosmébio : il certifie les cosmétiques avec un minimum d’ingrédients bio qui s’inscrivent dans une démarche éthique globale.
- Nature & Progrès : on le retrouve dans les produits alimentaires, les cosmétiques bio-écologiques ou encore les produits de la maison. Il garantit aux consommateurs des produits sains et de qualité, qui préservent la biodiversité et respectent les hommes.
- Fairtrade : il étiquette les marchandises issues du commerce équitable et dont la production répond à certains critères sociaux, écologiques et économiques.
- Bio Partenaire : ce label garantit des produits bio et issus du commerce équitable mais aussi, un partenariat durable avec les producteurs pour plus d’indépendance.
- Ecocert : l’organisme contrôle et certifie les cosmétiques avec un minimum d’ingrédients naturels et bio, des emballages recyclables, issus de ressources renouvelables et transformés par des procédés respectueux de l’environnement ; ainsi que les écodétergents qui contiennent un minimum d’ingrédients naturels et bio, réduisent les rejets, évitent les déchets et protègent la planète.
Jetez un coup d’oeil au guide des labels de l’ADEME qui référence tous les labels que vous pouvez trouver dans l’alimentaire, le bois et la papeterie, l’hygiène et les cosmétiques, les vêtements et les textiles, et les produits pour la maison.
2. Manger bio, réduire la viande rouge et les aliments transformés
2.1. Privilégier les produits issus de l’agriculture biologique
L’alimentation représente entre 20 et 50% de l’empreinte environnementale des Français : une bonne raison d’agir sur ce levier sachant qu’une grande partie vient de la production agricole et dépend des modes de production et de la nature des aliments consommés !
L’agriculture biologique maintient la biodiversité, protège les lacs et les rivières et permet de préserver les sols en n’utilisant pas de produits chimiques et en laissant l’humus se développer.
Second argument, la santé.
Une étude française de 2018 a observé une diminution de 25% du risque de cancer chez les consommateurs réguliers d’aliments bio !
Cela ne permet pas de faire un lien de cause à effet, mais plutôt de mettre en avant le fait qu’une alimentation riche en aliments bio permet de limiter l’incidence des cancers. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer ces données : déjà la présence de résidus de pesticides synthétiques beaucoup plus fréquente et à des doses plus élevées dans les aliments issus d’une agriculture conventionnelle, comparés aux aliments bio.
Un consommateur de produits non bio peut ingérer une vingtaine de molécules différentes chaque jour, qui peuvent agir entre elles et avoir des effets synergiques. C’est ce qu’on appelle l’effet cocktail des pesticides, dont on vous parlait dans un article qui vous explique pourquoi il faut privilégier le bio dans les produits secs.
De plus, les aliments issus de l’agriculture biologique ont une meilleure qualité nutritionnelle et des teneurs plus élevées en micronutriments (vitamines, antioxydants, acides gras bénéfiques), qui aident à lutter contre des maladies comme les cancers ou le mauvais cholestérol.
2.2. Diminuer sa consommation de viande et d’aliments transformés
Aujourd’hui, la production agroalimentaire est le principal facteur de dégradation de l’environnement. Elle émet 30% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, mobilise 40% des terres et représente 70% de la consommation d’eau.
Produire 1kg de boeuf émet 100 fois plus de gaz à effet de serre qu’un kilo de légumes. Les animaux ont besoin d’être nourri, et sur la totalité de la surface agricole française, 70% sert à nourrir les bêtes (une nourriture qui est elle aussi transformée et transportée) et demande beaucoup d’eau. L’impact vient aussi de l’usage de bâtiments et de la gestion des déjections des animaux, sans parler des émissions de méthane liées à la digestion des ruminants, gaz à effet de serre 23 fois plus puissant que le CO2.
De plus, 2,4 milliards de personnes mangent trop sur la planète. Cette surconsommation est en partie responsable de maladies comme le diabète, l’hypertension ou les troubles cardiovasculaires.
La viande rouge est particulièrement dans le viseur : plusieurs études ont corrélé la consommation de viande rouge et de viande transformée avec les cancers de l’intestin ou du sein.
Un rapport publié par une ONG et une revue médicale début 2019 invite à réduire drastiquement la consommation journalière de viande : 14g de viande rouge, soit 10 fois moins qu’un steak normal. Les chercheurs de cette étude proposent un régime “idéal” pour notre santé et pour la planète, qui permettrait d’éviter 11 millions de décès par an.
Il est donc recommandé de diversifier notre alimentation en faisant la part belle aux céréales complètes, aux légumineuses (haricots, lentilles), aux fruits frais et secs, aux légumes, aux oléagineux et aux graines. On commence par diminuer progressivement la viande dans notre alimentation, en la limitant à une fois par semaine (le week-end par exemple ou pour certaines occasions) et on réduit les aliments transformés ou avec des sucres ajoutés.
3. Privilégier le local et de saison pour réduire son empreinte carbone
3.1. Acheter de saison et près de chez soi
On vous dit d’acheter local et de saison, mais savez-vous pourquoi ? Manger local, c’est encourager la production alimentaire près de chez soi et par conséquent, l’autonomie alimentaire.
Aujourd’hui, les terres cultivables sont majoritairement consacrées à la culture céréalière destinée à l’élevage et à la production d’agrocarburants.
Notre capital naturel pour nous nourrir se réduit donc progressivement. Les régions sont autonomes seulement à 10 et 25% : ce qu’elles produisent est principalement destiné aux autres régions françaises et à l’Europe, et ce dont on a besoin, on l’importe. Il est donc devenu vital de protéger nos terres en favorisant le maintien et la création des exploitations locales. Comment ?
En privilégiant les circuits courts, la vente directe, les producteurs locaux, les AMAP (associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) pour nos produits frais comme les oeufs, les produits laitiers, les fruits et légumes, on contribue à faire émerger une autre logique de production et de distribution, et on soutient l’économie locale !
Consommer localement et de saison réduit également la pollution. Les fruits et légumes produits hors saison nécessitent des serres gourmandes en eau et en chauffage.
De plus, faire venir un produit d’Espagne, de Grèce ou encore de Turquie, pollue forcément plus que si on le trouvait sur place. Quant à ceux produits à l’autre bout du monde comme l’avocat, ils sont généralement cueillis trop tôt, pour ensuite être gardés dans des chambres froides énergivores, afin qu’ils ne pourrissent pas pendant le transport (de plusieurs jours).
On les fait ensuite mûrir artificiellement pour apparaître tout beaux sur les étales des supermarchés. Un processus pas vraiment naturel non?
Enfin, les fruits et légumes de saison sont bien plus savoureux quand ils viennent d’être cueillis et conservent davantage leurs nutriments. Bye bye les tomates en hiver sans goût, produites toute l’année sous serres chauffées !
3.2. Limiter ses trajets pour faire ses courses
Le transport des denrées agricoles et alimentaires représente près de 30% du transport de marchandises, auquel on ajoute le transport des produits importés de l’étranger et la dépense en carburant des consommateurs pour faire leurs courses.
Et c’est là qu’on intervient ! Pour les petites courses, on peut choisir le vélo ou les transports en commun, mais c’est plus difficile de se passer de la voiture lorsqu’on va faire des grandes courses. Alors pourquoi ne pas passer au commerce en ligne ?
On l’accuse souvent de mettre des camions sur les routes, mais commander sur Internet peut s’avérer plus écologique que l’achat en magasin et jusqu’à 4 fois moins polluant. Le commerçant en ligne doit optimiser sa logistique, mais le consommateur a lui aussi un rôle à jour dans l’équation.
4 conditions pour réduire votre impact carbone avec l’achat en ligne :
- Anticipez vos achats pour éviter les achats compulsifs… et les retours de colis
- Soyez patient et renoncez aux envois express
- Grouper vos achats en une seule commande pour ne pas multiplier les transports
- Choisissez la livraison en points relais en 2-3 jours ouvrés et allez chercher vos colis pendant vos trajets quotidien
Vous vous évitez donc des aller-retour au supermarché et pouvez prendre le temps de choisir de bons produits.
4. Lutter contre le gaspillage et donner une seconde vie à ses objets
4.1. Réduire le gaspillage
Le gaspillage concerne toutes les étapes de la vie d’un produit : de sa production à sa consommation en passant par sa distribution.
Dans l’alimentaire, 28% des terres agricoles dans le monde servent à produire des aliments qui finiront à la poubelle. C’est bête quand on sait ce que consomme l’agriculture en énergie non ?
En France, on jette en moyenne 20kg de nourriture par an, dont 7 kilos encore emballés ; cela représente 240€ par personne chaque année. On trouve en majorité des restes de repas, des fruits et légumes, des produits entamés, mais aussi des produits non déballés et du pain. Comment en est-on arrivé là ? Parce qu’on achète trop, on oublie qu’on a déjà tel ou tel aliment chez nous et parce qu’on a les yeux plus gros que le ventre !
Pour arrêter de gaspiller, on vous conseille de suivre ces 3 principes :
- Faites le point de ce qu’il reste dans vos placards et votre frigo avant de partir en croisade, et préparez-vous une liste d’achat pour ne pas avoir d’envie compulsive. Ayez aussi le ventre plein, cela vous évitera d’être tenté par tout ce qui passe !
- Vérifiez les dates de péremption des produits frais (DLC : “à consommer jusqu’au”). Pour les produits secs, vous pouvez les consommer après le délai indiqué (DDM “à consommer de préférence avant le”) ; ils peuvent juste perdre une partie de leurs qualités gustatives ou nutritionnelles.
- Cuisinez uniquement les quantités nécessaires et accommodez les restes. On range les aliments dans son frigo en fonction des bacs de fraîcheur et on les place dans des boîtes fermées pour une meilleure conservation.
4.2. Allonger la durée de vie des objets
La règle des 4 : entretenir, réparer, donner et revendre
En moyenne, on jette 20kg de déchets électriques et électroniques par personne chaque année. Mais un entretien aux petits oignons permettrait de prolonger significativement la durée de vie de ces équipements ! Donc on suit les notices des équipements et les étiquettes de ses vêtements !
Ensuite, si votre appareil a vraiment décidé de vous lâcher, pensez à vérifier s’il est réparable : la plupart sont garantis un ou deux ans après l’achat. Aussi, de plus en plus d’ateliers de co-réparation se mettent en place dans les villes.
Par exemple, les Repair Café permettent de réparer gratuitement des objets en mauvais état en compagnie d’expert bénévoles. Vous pouvez aussi faire appel au Réseau ENVIE qui oeuvre à la rénovation d’électroménagers. Aussi il existe des plateformes pour vous aider à réparer vous-même comme Spareka et SoSAV.
Si vous vous sentez pas de le faire, vous pouvez trouver des professionnels indépendants ici et ici. Quant aux vêtements, ce sont 30kg qui sont achetés tous les ans par personne, sachant que l’industrie de la mode est l’une des plus polluantes (10% des émissions de CO2 dans le monde). Si vraiment vous ne pouvez plus voir en peinture cette robe à fleurs ou la vaisselle offerte par votre tante, vous pouvez les donner à une organisation caritative comme Emmaüs. Car seulement 2,5kg de vêtements sont recyclés ! C’est deux fois moins qu’en Allemagne. Rénovés et réparés, ces biens trouveront sans doute chaussures à leurs pieds !
Dernière option, acheter et revendre sur Internet : 76% des français affirment avoir déjà acheté des produits d’occasion. Même si le prix reste la principale motivation à l’achat, vous pourrez trouver de véritables pépites qui viendront apporter une touche vintage à votre maison ou votre garde-robe par exemple.
Alors n’hésitez pas à vous tourner vers ces nombreux sites (Vinted, Leboncoin, Ebay, Selency et bien d’autres). De même en sens inverse, redonnez vie à des produits d’occasion plutôt que de les acheter neufs ! Flânez dans les brocantes et vide-greniers !
5. Viser le zéro déchet
5.1. Alléger la poubelle des emballages
Saviez-vous que les emballages constituent le volume le plus important de nos déchets ? Selon l’ADEME, on en jette 90 milliards tous les ans, qui finissent incinérés ou dans une décharge.
Certes, ils protègent les produits, mais ce sont surtout des supports de communication dont nous pourrions globalement nous passer. Parce que le tri seul ne suffit pas, on prend le problème à la source et on fuit les emballages.
Comment ?
- On privilégie le carton au plastique, mieux recyclé et à défaut, le plastique recyclé
- On achète ses produits secs en vrac : féculents, légumineuses, fruits secs, biscuits…
- On choisit des produits réutilisables (brosse à dent à tête interchangeable, cotons démaquillants réutilisables,)
- On réutilise les emballages (bocaux en verre, boîte à oeufs, sac pour faire les courses, pochons en tissu pour le vrac…)
- On oublie l’eau en bouteilles plastiques (ce qui nous évite aussi d’en avaler quelques grammes) et on prend une gourde légère à la place des petits bouteilles.
- On privilégie la simplicité et on se dirige vers le DIY : par exemple, on prend du savon solide dans un emballage papier, plutôt que du gel douche et du shampoing en emballage plastique.
- On évite les produits à usage unique : les lingettes, les assiettes en plastique ou encore les serviettes en papier, qui sont généralement très polluants pour l’environnement.
- On fuit les objets gadgets (souvent en plastique qu’on trouve dans les magasins qui affichent “tout à 2€!”) : ils sont rarement produits près de chez nous et ce sont des objets peu solides qui n’ont pas une durée de vie des plus exemplaires.
5.2. Valoriser et trier ses déchets
Maintenant qu’on est vigilant sur nos dépenses et qu’on prend soin de nos affaires, venons-en à notre dernier point : les déchets, qui eux aussi, ont le droit d’être bien traités.
Longtemps, on a envoyé les déchets ménagers, les matériaux dangereux (en violation des règles d’importation) et les déchets plastiques en Asie du Sud-Est, mais depuis le début de l’année 2019, 6 pays asiatiques renvoient leurs déchets aux expéditeurs occidentaux.
Il est donc temps pour nous d’apprendre à gérer nos déchets en le triant et en recyclant !