Se Protéger De L’inflation
Où placer son argent pour lutter contre l’inflation ?
Comment se protéger de l’inflation en 2023 ? Oubliez le livret A, pour faire face à la baisse du pouvoir d’achat, plusieurs investissements sont à privilégier :
- l’immobilier locatif,
- le Plan d’Épargne Retraite (PER) et le Plan d’Épargne en Actions (PEA),
- l’or et autres métaux précieux,
- les obligations, etc.
Investir dans l’immobilier
Elle a fait les beaux jours de nos aînés : la pierre est l’un des placements préférés des Français. L’immobilier est effectivement considéré par beaucoup comme la valeur sûre par excellence. Pourtant, face aux prix en constante augmentation, nombreux sont ceux qui la délaissent.
En pleine période d’inflation, pourquoi est-ce le moment rêvé d’investir dans l’immobilier ?
Tout simplement parce que c’est le meilleur moment pour s’endetter. C’est très simple : la valeur réelle de l’argent chute. Il est donc préférable que l’inflation porte atteinte à la valeur réelle de l’argent qu’on doit à sa banque plutôt qu’à son épargne.
Eh oui, la valeur réelle de la dette bancaire se liquéfie au fur et à mesure que l’inflation gagne du terrain. De plus, les actifs immobiliers ont généralement tendance à suivre une logique d’appréciation dans un contexte d’inflation, tandis que la dette contractée auprès d’une banque perd de sa valeur réelle. Autrement dit, ce que je possède à de plus en plus de valeur, alors que ma dette en a de moins en moins.
Autre argument de poids pour l’immobilier locatif : l’indice de référence des loyers (IRL) qui est indexé à l’inflation. Les augmentations sont ainsi calculées sur la base de l’indice de réévaluation des loyers : l’ajustement est différé et partiel, mais constitue quand même une source de revenus.
Enfin, on peut aujourd’hui emprunter à un taux avantageux de 1 %, alors que l’inflation est de 5,9 % en août 2022. Le taux réel est donc de presque – 5 % : c’est la baisse annuelle du pouvoir d’achat de la somme prêtée par l’organisme de crédit choisi. Ainsi, on gagne 4 % par an en termes réels.
C’est un fait : l’immobilier est moins volatil que les produits financiers, car moins exposé à la conjoncture économique, mais ce n’est pas pour autant qu’il ne présente aucun risque ! En effet, la hausse des prix à la consommation peut tout de même avoir un impact indirect : si l’inflation est incontrôlée, la Banque Centrale Européenne (BCE) peut remonter les taux directeurs, conduisant à une hausse des crédits immobiliers et une baisse du pouvoir d’achat immobilier des ménages français. Ce qui a été fait en juillet, puis en septembre dernier avec une hausse des taux directeurs de 0,75 points.
Malgré tout, même avec un crédit, l’immobilier reste un secteur onéreux, un investissement de ce type nécessitant généralement un apport conséquent. Mais, en 2023, la pierre n’est pas le seul moyen de réaliser un placement immobilier : les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) ont la cote !
Construire un patrimoine immobilier sans contrainte de gestion : les SCPI sont là pour ça. Ces sociétés achètent et gèrent un parc immobilier locatif. Y investir, c’est acheter des parts et détenir alors une partie d’un parc immobilier conséquent pour percevoir des revenus locatifs réguliers. Investissement locatif à part entière, les loyers versés par les SCPI sont également concernés par l’indexation à l’inflation.
Les produits d’épargne
La diversification est votre meilleure alliée face à l’inflation. Les produits d’épargne et de réductions d’impôts sont des actifs des choix dans cet objectif.
Les produits d’épargne permettent effectivement d’accéder aux marchés financiers qui offrent de meilleures perspectives de rendement, tout en limitant les risques. Cerise sur le gâteau, ils permettent également de faire des économies d’impôt bienvenues !
Le PER – pour Plan d’Épargne Retraite – est le dernier-né de la loi Pacte et vient remplacer les anciens contrats Madelin, Prefon et autres Articles 83. Il permet à l’épargnant de placer les sommes de son choix tout au long de sa vie active pour les débloquer au moment de son départ en retraite.
Horizon de placement de long terme s’il en est, le PER permet de surperformer les rendements du livret A – augmentés à 3 % en février 2023, contre 2 % auparavant – et ainsi valoriser son épargne.
Même son de cloche du côté du PEA (Plan d’Épargne en Actions) qui permet d’investir en Bourse sur différents titres :
- actions d’entreprises européennes,
- parts de SARL,
- ETFs,
- certificats d’investissement de sociétés,
- parts de FCPR (Fonds Commun de Placement à Risque),
- parts de FCPI (Fonds Commun de Placement dans l’Innovation),
- certificats d’investissement de sociétés,
- actions et parts d’OPCVM (Organisme de Placement Collectif en Valeurs Mobilières), etc.
Prudence, cependant : ces produits d’épargne restent sensibles aux mouvements de marché. Il y a également un risque de changement de politique monétaire : la BCE a d’ores et déjà confirmé son intention de normaliser la politique monétaire. Ce qui se traduirait par une diminution de ses rachats d’actifs financiers et une baisse de l’injection de liquidités sur les marchés financiers, le but étant de préparer la remontée des taux d’intérêt pour enrayer l’inflation.
Pour protéger au mieux son portefeuille boursier de l’inflation, l’heure est à l’ajustement d’allocation. Les marchés financiers américains sont évidemment à privilégier, car moins touchés par les hausses des prix. Certaines obligations sont même indexées sur l’inflation : on les appelle les obligations break-even, ou point mort.
Il est également conseillé de sécuriser une part des bénéfices réalisés. Si vous détenez un produit d’investissement en gestion libre, il vous sera d’autant plus facile de vous tourner vers des titres moins volatils ou tout simplement de conserver son capital en cash, avant de le réinvestir dans les marchés.
De manière générale, les livrets d’épargne réglementée et les fonds euros de l’assurance vie sont à éviter, car peu intéressants du fait de leurs bas rendements.