Faire de l’alimentation un droit

Concrètement, il s’agirait d’une allocation, une sorte de carte vitale alimentaire dont le bénéficiaire reçoit un crédit mensuel, qui varie selon les expérimentations (généralement autour de 100 à 150 euros) lui permettant d’acheter des produits de première nécessité : fruits, légumes, céréales, légumineuses, laitiers ou de la viande.

L’objectif est de faire de l’alimentation un droit à l’image de l’accès aux soins et non une aide soumise à critères sociaux ou humanitaires. Étendre ainsi les principes de la Sécurité sociale à la question alimentaire, permettre de mieux se nourrir et de mieux rémunérer les agriculteurs.

Alors que la précarité alimentaire touche près de 8 millions de personnes en France, la SSA se prescrit comme une réponse innovante. Un récent rapport de l’Institut Montaigne « Fracture alimentaire : Maux communs, remède collectif » révèle que la France, est aujourd’hui confrontée à deux fractures : une précarité alimentaire croissante et une alimentation déséquilibrée. 37 % de citoyens n’arrivent pas à manger convenablement tous les jours, alors que ce chiffre n’était que de 11 % en 2015 ! Le nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire a augmenté en 2023, atteignant quatre millions de personnes dont la moitié a moins de 25 ans !

Révolutionner nos habitudes de consommation

Les scénarios Transitions 2050 de l’Agence de la transition écologique (Ademe) insistent sur la nécessité de réorienter notre alimentation vers moins de viande, plus de végétal, plus de bio et de produits de saison, et plus de local. La SSA pourrait être un levier de transformation de notre système agroalimentaire pour garantir à tous une alimentation choisie, durable et de qualité. Il faut que bien manger ne soit plus un privilège, mais un droit.

Selon certaines études, il faudrait 120 milliards d’euros par an pour mettre en œuvre cette carte vitale qui sera théoriquement financée à 50 % par des fonds publics, 25 % par les collectivités territoriales, et 25 % par une cotisation citoyenne volontaire.

Il est évident que cette excellente initiative profitera autant aux citoyens qui pourront choisir le contenu de leur assiette qu’aux agriculteurs qui seront mieux rétribués. La carte vitale alimentaire pourrait transformer notre quotidien et deviendrait aussi utile que la carte vitale de la santé. À moyen et long terme, cela réduirait nos dépenses de santé et éviterait nombre de coûts liés à notre mauvaise alimentation.

La carte vitale alimentaire n’est pas qu’une simple aide financière. Elle peut révolutionner nos habitudes de consommation. C’est un pari sur l’avenir de notre modèle agricole, écologique et social.

Publié par Marion

Fondatrice du blog - Solutions Alternatives

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