Avoir Un Jardin Autonome
Jardinage

Potager, Autonome

Le potager autonome ou comment récolter de bons légumes. Avant d’entrer dans le vif du sujet, je pense qu’il est important de diviser cet article en deux parties.

Dans lesquelles je vous propose d’aborder non seulement l’autonomie du potager en répondant à cette grande question (qui vous a probablement déjà traversé l’esprit) : est-il possible de produire des légumes toute l’année afin de vivre en parfaite autonomie ?

Attention, nous ne parlerons ici que de production légumières et fruitières ! La seconde partie sera plus axée sur le jardinier par rapport à son jardin. Nous verrons s’il est possible (ou pas) de rendre son potager indépendant de nos interventions et des avantages de la « non-action ».

Cultiver ses propres fruits et légumes

Pour savoir s’il est possible de produire assez de légumes pour se passer des grandes surfaces. Il va être important de prendre en compte les saisons et ce qui va pouvoir être produit par la nature en fonction de la période. L’idée d’un jardinier bio est de respecter ces cycles naturels et d’accepter de consommer des produits de saisons. Cela va de soi et non d’espérer des fraises en plein hiver !

Installer une serre de jardin

Cependant, une serre peut vous permettre d’agrandir votre saison. Et d’obtenir davantage de fruits et légumes sur une plus longue période. Attention ! Son usage demandera quelques attentions de votre part et particulièrement sur la gestion des 3 paramètres que je détaille au sein de cet article de blog sur la serre.

Créer des écosystèmes productifs

J’ai lu dernièrement le livre de Patrick Whitefield « Créer un jardin-forêt » ! Au delà de la création de ce jardin-forêt. L’auteur nous explique et nous prouve qu’il est également possible de produire suffisamment de fruits et légumes. Grâce à une conception intelligente et bien pensée de l’intégralité de son jardin. Au delà de cela, l’auteur nous explique qu’il peut être avantageux de combiner une partie jardin-forêt. Mais aussi un coin potager pour une production toute l’année car …

La production des jardins-forêts peut offrir des récoltes du printemps jusqu’au moment où les légumes d’été prennent le relais. Ensuite, ce sera le tour des légumes d’hiver et l’idée ici est de réussir à obtenir des récoltes jusqu’au début du printemps suivant : la boucle est alors bouclée ! Cependant, il faut être honnête, il faut de la place et une certaine expérience.

Cultiver des légumes primeurs

A cela, j’ai tout de même envie d’ajouter les légumes primeurs qui (je pense) méritent leur place. Bien qu’ici encore, l’usage de serres ou de tunnels est impératif.

Cependant, un autre point important que j’aimerai ajouter et souligner dans votre quête de l’auto-suffissance. C’est que cela prends du temps dans la mise en place. Comme on dit : « Rome ne s’est pas faite en un jour ». Sans oublier l’expérience qu’il est bon d’acquérir. Et qui se fait au fur et à mesure des années et de la pratique.

Il est possible de produire suffisamment de fruits et légumes comme nous le prouve de nombreux projets d’auto-suffisance en France. Le jardin de la pâture es chêne est un excellent exemple de la combinaison jardin-forêt et potager.

Le potager autonome indépendant de votre intervention

Sur ce point je pense que dans un premier temps, cela dépends avant tout de votre façon de voir votre potager. Et du temps que vous avez à lui accorder. Cependant, il est possible de limiter vos interventions. Comme vous allez le voir à la fin de cet article, cela peut également avoir de bonnes conséquences de ne pas agir dans certains cas !

La gestion de l’eau au potager

Sur ce point, tout peut être automatisable à condition de faire quelques investissements. En effet, après avoir mis en place un système de récupération d’eau de pluie.

Qu’il sera préférable de surélever par rapport à votre potager afin d’éviter l’achat d’une pompe supplémentaire qui va propulser l’eau vers le potager. Un programmateur semble être une évidence. Car il peut vous permettre de programmer l’intégralité de vos arrosages et idéalement.

Il peut être intéressant de combiner ce système avec une sonde qui va prendre en compte l’humidité de votre sol. et rendre votre système d’arrosage automatique encore plus performant et capable de s’adapter en fonction du temps …

Sans cette sonde, j’aurai envie de dire que ce système est risqué puisqu’il se peut que les apports en eau soit bien supérieurs au réel besoin de vos légumes et de votre potager. Sans oublier que j’ai déjà vu des cas où les maladies se développaient suite à un arrosage mal réglé et trop important.

Ensuite, la perle des perles dans la gestion de l’eau du potager bio reste le goutte à goutte. Mais là encore l’investissement peut être assez important selon la taille de votre potager. Néanmoins une question me vient à l’esprit ou devrais-je dire une simple réflexion dans la quête d’un potager autonome.

Ou est le plaisir d’avoir un potager si c’est pour automatiser tout ce qui nous en rapproche ? Je crois que dans nos jardins-potagers amateurs. Ces systèmes doivent être utilisés avec parcimonie afin de garder ce plaisir du jardinier du dimanche. Et lorsqu’on y pense : n’est-ce pas agréable de faire quelques aller-retours, arrosoir à la main les soirs d’été.

potager bio

Tailler les plantes dans le potager autonome

Ce sujet est très souvent controversé et mérite bien que je l’aborde au sein de cet article. Car je suppose que vous avez déjà entendu dire des choses comme : «  il faut retirer les gourmands des pieds de tomates chaque semaine » … Alors OUI ! Effectivement, vous pouvez le faire.

Cependant, vous pourriez également adopter l’approche inverse par manque de temps. Parce que vous avez d’autres chats à fouetter. Ou tout simplement parce que vous avez décidé de vous orienter vers une approche sans prise de tête.

tomate en grappe

Quels sont les avantages de la taille (et ses inconvénients) ?

D’un point de vue théorique, la taille de certains végétaux permets d’accroitre leur production mais comment cela se passe-t-il exactement ? Les plantes non taillées vont pousser bien tranquillement sans aucun stress venant du jardinier, elles vont produire leurs fruits petit à petit, au rythme de la nature.

Le fait de tailler une plante va faire entrer cette dernière dans un état de stress, au cours duquel elle va « se dire », je préfère mettre des guillemets car je n’ai encore jamais entendu de plante parler !

Trêve de plaisanterie ! Elle va se dire qu’elle est en train de mourir. De ce fait, son instinct naturel va être d’assurer sa reproduction, en produisant de plus gros fruits et ceci plus rapidement. Et comment une plante à fruit se reproduit-elle ? En effet, par le biais des graines que ces fruits contiennent.

Bien que la taille possède cet avantage (en théorie) de produire de plus gros fruits, plus rapidement … il faut également savoir que ces cicatrices que vous créez peuvent également être la porte d’entrée à certaines maladies. J’ai pris l’habitude d’adopter une taille plus que raisonnable envers mes tomates depuis que les étés sont plus que pourr… euh, mauvais !

Ne pas tailler les plantes dans un potager autonome

Pour résumer, la non taille va permettre à la plante de prendre son temps, de suivre le cycle de la nature en offrant des fruits peut être un peu plus petits et moins rapidement. A l’inverse, si vous taillez vos plantes, les fruits seront normalement plus gros, prêt plus rapidement via cet état de stress expliqué plus haut.

Cela dépends donc de votre façon de voir les choses ; personnellement, j’aime autant laisser faire la nature, plutôt que de la forcer à m’offrir ces récoltes quitte à avoir une production moindre.

En guise de conclusion, je voulais aborder les avantages de ne pas trop agir au sein de votre potager, de le laisser se débrouiller seul, de vous rendre compte que, dans certains cas, votre présence peut être néfaste. Dans un potager bio, il faut tout faire (ou plutôt laisser faire) pour que votre environnement trouve son propre équilibre. Bien entendu, ceci ne se fait pas en une seule saison potagère !

Autonomie du jardin et plaisir

Cependant, plus vous agissez dans votre environnement, par exemple lors d’attaques de nuisibles et plus vous retardez la mise en place de cet équilibre entre les espèces. Je suppose que vous entendez ce genre de phrase dans votre pratique potagère : « il faut laisser s’installer la biodiversité au potager » ou alors «  il faut attirer les auxiliaires au potager ».

Alors oui, ces phrases sont fondées et importantes dans un potager bio. Cependant, il ne faut pas oublier que pour qu’il y ait des auxiliaires au potager il faut des nuisibles et si vous vous occupez vous-même des nuisibles, les auxiliaires n’ont rien à faire dans votre jardin.

Pour rendre cette idée plus concrète : si vous n’avez pas à subir d’attaques de pucerons. Il est contre-productif de vouloir attirer les coccinelles et il y a de fortes chances qu’elles ne viennent pas s’installer chez vous si elles n’ont pas de sources de nourriture, vous me suivez ?

De même si vous intervenez dès lors que vous constatez la présence de pucerons dans votre jardin. Que ce soit à laide d’un produit « miracle» même bio ou d’une recette trouvée sur internet, dans les livres …

La nature s’installe et s’équilibre dans le potager autonome

Dans ce cas, pourquoi les coccinelles viendraient-elles s’installer chez vous ?

Vous l’aurez compris, il est important de garder à l’esprit qu’un auxiliaire (tel qu’il soit) ne viendra s’installer chez vous que si, et uniquement si, il a de quoi se loger et se nourrir. D’où l’importance de tolérer la présence de nuisibles. Même si cela peut être rageant parfois pour vos récoltes le temps que cet équilibre se construise.

Le jardinier bio joue un rôle important dans son jardin, il doit y être attentif et aux petits soins. Cependant, je crois que nous nous devons de trouver NOTRE place au sein de notre propre éco-système. Au sein de notre environnement qu’est notre jardin.

C’est un peu comme dans une chambre d’hôte, la personne qui vous accueille vous laisse tranquille et vivre votre vie ! Et si vous faisiez pareil dans votre potager ? Si vous le laissiez tranquille en limitant vos interventions ?

Votre potager peut se gérer en partie seul et cela peut lui être très profitable, ne croyez pas que sans vous la nature ne saurais survivre, c’est justement à cause de nous qu’elle se retrouve déséquilibré, qu’il y a des espèces menacées, qu’elle est polluée …

Alors adoptons les bons gestes dans nos jardins !

Le choix des légumes

On a toujours tendance à penser que nos légumes sont délicats, et à être sur leur dos en permanence, du semis à la récolte, pour s’assurer que leur développement se passe sans encombre. Pourtant, comme le disent si bien Sandrine Boucher et Alban Delacour dans leur ouvrage Je ne jardine que le week-end², beaucoup de légumes se passent plutôt bien de nous et savent s’épanouir sur des sols « imparfaits ». Seront donc vos alliés :

Pratiques « mangeuses de temps » à bannir du potager

Pour minimiser l’entretien de son potager, il est nécessaire de limiter ses ambitions aux seuls légumes que vous aimez manger, de bien évaluer les quantités nécessaires à votre famille (10 plants de tomates suffiront amplement à nourrir 3 personnes, surtout si vous n’avez pas de temps à consacrer à la confection de conserves), et de rester stoïque face aux déconvenues et aux salades grignotées (ou dévorées) par les limaces !

Et pour ménager votre flegme, évitez :

  • Les semis et les cultures délicates, comme, par exemple, le chou-fleur qui doit avoir une végétation régulière (sans stress hydrique), ou bien encore le céleri-branche au semis à chaud aléatoire, au repiquage nécessaire et au blanchiment quasi-obligatoire ;
  • Les semis suivis de repiquages : les semis en pépinière, en terrine ou en godets, outre le travail de préparation du semis, nécessitent une opération de repiquage qui prend du temps, et qui est à réaliser au bon moment. Aussi, laissez tomber les semis de tomates, de choux ou de poireaux au profit de l’achat de quelques plants, et attendez le mois de mai pour semer, en place, les courges.
  • La culture de plantes frileuses au printemps qui nécessite d’être couvertes la nuit et découvertes le jour ;
  • La culture des légumes « à récolter de suite » ou régulièrement, comme les haricots à filets, les radis, les pois à écosser, les pois asperges ou les cornichons (voire les courgettes pour ceux qui ne les consomment que lorsqu’elles sont petites) ;
  • De jardiner avec la lune : le calendrier lunaire impose des tâches à effectuer à des périodes précises, ce qui ne convient guère à un jardinage épisodique.
Semis en ligne
Semis en ligne – (X.G. / Gerbeaud.com)

Astuces pour réduire le temps passé au potager

  • Plus le potager est petit, moins l’espace à entretenir est grand ! Réduisez la surface du potager en privilégiant les variétés grimpantes à tuteurer ou palisser : haricots, doliques, pois, petites courges, concombres, tomates, fraisiers grimpants…?
  • Semez, dans un coin du potager, une petite prairie fleurie ; elle ne demande pas d’entretien et attire les auxiliaires ;
  • Paillez les allées et chemins d’accès aux planches de culture avec du BRF, des feuilles mortes, mauvaises herbes ou autres matières organiques plutôt que de les garder en herbes ; vous n’aurez pas de tondeuse à passer.

Le must du potager sans entretien : la cueillette sauvage

Et pour ceux qui ne veulent vraiment pas intervenir dans le potager, il reste la cueillette sauvage ! Profitez de vos balades dans la nature pour faire votre marché (avec des prélèvements modérés, cela s’entend !) : ail des ours, asperge sauvage, fleurs d’acacias, laiterons, mâche sauvage, pissenlits… aucun entretien pour ces plantes comestibles-là !

Fondatrice du blog - Solutions Alternatives