Eau potable
Astuces Naturelles

Où Trouver De L’eau Et Comment La Filtrer

Commençons par le commencement : comment trouver un point d’eau ?

Rien ne sert de parler de matériel ou de nos besoins, si nous ne savons même pas où trouver le précieux liquide une fois en pleine Nature… Quelques notions à appliquer à chaque sortie :

• #1 : Utilisez votre carte.

C’est votre premier outil. Mon habitude est devenu de tracer ma route en fonction des points d’eau disponibles. Vu du ciel, mes trajets ne sont qu’un zigzag permanent. Bien entendu, si vous traversez un ruisseau tous les kilomètres vous pouvez vous permettre d’être plus direct…

Mais je vous conseillerai de toute façon dans ce cas de ne transporter que très peu d’eau et de continuer à dessiner votre chemin selon les sources de ravitaillement.

Si vous avez le choix, privilégiez l’eau qui coule (ruisseaux, rivières,…) à l’eau qui « stagne » (flaques, mares, lacs,…).

• #2 : Cherchez les creux et les pentes.

En montagne au fond d’une vallée, il y a de fortes chances de trouver de l’eau. Tout simplement parce que les pentes (surtout si elles sont quasi étanches) canalisent l’eau de pluie vers les creux.
Le point de rencontre de plusieurs pentes ou un creux dans le paysage veut souvent dire accumulation d’humidité à cet endroit.
D’ailleurs, lorsque vous descendez le cours d’un ruisseau, le volume de ce dernier augmente peu à peu, tout simplement parce que les pentes sur son parcours lui apportent de plus en plus de précipitations.

• #3 : Cherchez des végétaux plus verts qu’ailleurs.

Là où il y a de l’eau il y a de la vie. Ce qui veut dire une végétation en comparaison plus dense et au feuillage plus vif que sur le reste du territoire. Plus cela tire vers le vert fluo, plus on a de chances de trouver de quoi se réhydrater. Et c’est logiquement dans un creux ou à la rencontre de plusieurs pentes qu’il faudra regarder.

Point culturel : c’est d’ailleurs une des méthodes utilisée par les premiers explorateurs des déserts Australiens (et ça c’est la classe).

Bassin versant

“Pentes et végétation vive : l’endroit parfait pour trouver de l’eau.”

On notera que c’est aussi là que beaucoup de traces d’animaux ont tendance à se diriger. Mais pour un œil non averti ce n’est pas toujours évident. C’est un vrai métier, donc évitez de vous fier à vos talents de pisteur à moins d’être parfaitement entraîné et sûr de vous.

Le bar n’ouvre pas tout de suite : la purification.

L’eau dans la Nature contient tout un tas de contaminants. Les protozoaires (Giardia,
cryptosporidium,…), les bactéries et les virus sont les plus évidents, mais on trouve aussi selon le lieu de récolte des polluants chimiques (industries et élevages) et radiologiques (tout aussi sympas).
Ces deux dernières catégories sont redoutables car difficiles voir impossibles à extraire complètement.

Rendre potable la seule boisson indispensable à la vie implique donc quelques connaissances :

• #4 : Puisez l’eau la plus propre possible.

Plus le liquide sera propre au départ et moins vous aurez à le traiter. : logique.

Pour estimer la qualité de votre point d’eau, le mieux est de se poser quelques questions :

“Si vous répondez non à ces 4 questions, votre point d’eau est donc de bonne qualité.”

  • a. Y a t-il de la pollution en amont ? Plus vous remontez un cours d’eau vers sa source, moins l’eau est chargé en polluants divers. À moins, bien sûr, que le terrain au-dessus ou autour de la source soit lui-même pollué (par un lac, un campement, des déjections, un animal mort, la présence d’une industrie ou d’un élevage). Malheureusement, si la source en question est trop éloignée, il faudra un peu s’en remettre à la chance ou vous abstenir jusqu’au prochain point d’eau. À vous de juger, selon la situation et les risques que vous êtes prêt à prendre.
  • b. Le volume du cours d’eau est-il faible ? Plus il est important plus votre eau sera propre, tout
    simplement parce que les polluants s’y retrouvent dilués.
    Il y a donc un point d’équilibre à trouver entre proximité de la source et volume du cours d’eau
    (et oui c’est parfois difficile, je vous l’accorde).
  • c. L’eau est-elle trouble ? Si oui, il est peut-être possible de la filtrer (voir point #5) ou de
    descendre un peu pour trouver plus de volume (donc une eau plus claire).

Dans le cas d’un lac ou pire d’une flaque, il vous faudra ne puiser que les premiers centimètres du liquide (ceux qui reçoivent le plus d’U.V. et ont le moins de particules en suspensions). Le plus simple pour çela reste d’utiliser un quart ou une popote et de faire preuve de précision.

  • d. L’eau est-elle stagnante ? Moins l’eau est stagnante moins elle est sujette à l’accumulation des polluants. Préférez donc un filet d’eau (même mince) à une flaque.

Si vous répondez non à ces 4 questions, votre point d’eau est donc de bonne qualité.
Il m’arrive même parfois de me passer de purification si tous les feux sont au vert. Mais c’est personnel et je ne vous pousse pas à m’imiter sur ce point.
Dans le doute, je préfère toujours traiter l’eau que de me retrouver avec une diarrhée explosive au milieu de la nuit (et non, pour une fois ce n’est pas du vécu !).

• #5 : Filtrez-la…

C’est le point le moins obligatoire pour rendre votre eau potable.

Pourquoi ? Parce qu’en l’absence de suspicion de pollution chimique ou radiologique (en choisissant les points d’eau consciencieusement – voir point #4), vous pouvez vous passer de filtration sur une eau trouble.

La condition sera d’utiliser un traitement chimique à base de dioxyde de chlore liquide. Il sera suffisamment efficace pour éliminer les pathogènes présents même dans une eau trouble et froide.
Si vous souhaitez quand même un peu améliorer l’aspect de votre breuvage, inutile d’investir dans un filtre à pompe ou à paille du commerce.

Ils sont en général chers, lourds et se bloquent de toutes façons rapidement en présence de sédiments en suspensions.

Certes, certains modèles filtreront les protozoaires et les bactéries (mais pas les virus) et diminueront un peu les contaminants chimiques et radiologiques.
Néanmoins, leurs avantages sont moins nombreux que leurs inconvénients et le choix d’une bonne source sera de toute façon recommandée.

Du coup, comment améliorer grandement une eau trouble à moindre coût (et poids) ?

En utilisant simplement un bout de serviette en microfibre (celle qui me sert un peu à tout au bivouac) et un petit entonnoir de cuisine.

Filtre

Vous verrez souvent cette technique dans une version un peu différente (avec un bandana ou un bout de tissu utilisé dans la longueur).

J’ai toujours été déçu du peu de débit obtenu (un goutte-à-goutte au mieux). L’utilisation d’un bout de serviette en microfibre accélère grandement le processus et rend enfin ce système utilisable autrement qu’en cas d’urgence.

Filtre à eau : montage
(Filtre avec une serviette microfibre et un petit entonnoir…)

Débit
(…le débit est bien plus conséquent qu’avec un bandana…)

Eau filtrée
(…pour un résultat tout aussi efficace.)

• #6 : …puis faites-la bouillir…

C’est la solution classique qui à fait ses preuves. La controverse vient par contre souvent du temps d’ébullition nécessaire. Dans nos contrées, amener l’eau à l’ébullition franche (grosses bulles) suffit largement. Même en altitude. En zones tropicales ou à fortes concentrations virales préférez un traitement chimique.

• #7 : …ou utilisez du dioxyde de chlore.

Les traitements chimiques sont utilisés contre les protozoaires, les bactéries et les virus. Ils existent sous formes de tablettes ou sous formes liquides. Cette dernière est la moins utilisée en France et c’est bien dommage, car ses avantages sont nombreux.
La marque Aquamira commercialise le traitement le plus connu outre-Atlantique.

À base de dioxyde de chlore stable (une molécule utilisée pour l’eau du robinet par de nombreux services publiques à travers le monde), son utilisation est simple, laisse peu ou pas de goût et son action est extrêmement rapide (40 min maximum).

Si on ajoute à ça un poids très léger, un coût modéré et une action qui reste efficace sur de l’eau trouble ou très froide (là où les tablettes ont des difficultés), on obtient au final la meilleure forme de purification sur le marché. Bien plus avantageux à mon sens que le DCCNa (Micropur Forte).

Le seul défaut de l’Aquamira reste l’obligation d’attendre près de 4 heures pour l’élimination du seul cryptosporidium. Peu d’utilisateurs (dont votre serviteur) respectent néanmoins ce point.
Chacun est en définitive libre de ses choix, mais si vous avez un doute, n’hésitez pas à patienter le temps nécessaire.

Marion

Fondatrice du blog - Solutions Alternatives

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