La puissance de la modération
Contre les méfaits et la frustration toujours plus grande qu’engendre la surabondance sans joie dans laquelle les pays développés se sont enlisés, Pierre Rabhi prône la modération comme antidote : « Face au toujours-plus indéfini qui ruine la planète au profit d’une minorité, la sobriété est un choix conscient inspiré par la raison.
Elle est un art et une éthique de vie, source de satisfaction et de bien-être profond. Elle représente un positionnement politique et un acte de résistance en faveur de la terre, du partage et de l’équité« , écrit Pierre Rabhi.
La sobriété heureuse est une posture délibérée pour protester contre la société de surconsommation. Contre l’idéologie du toujours-plus illimité, fondée sur une boulimie consommatrice, Rabhi propose une « modeste prospérité », basée sur l’auto-limitation et la régulation de nos besoins.
Un retour à la Terre
C’est un retour à la terre que prône Rabhi, ainsi qu’une revalorisation du sacré à l’œuvre dans la nature, non plus considérée comme un vulgaire gisement de ressources à exploiter mais comme une “oasis de vie unique”.
Sans tomber dans le mythe du “bon sauvage” et de la vision passéiste qu’il véhicule, Pierre Rabhi propose un renouvellement de nos modes de pensée. En passant de la logique du profit sans limites à celle du vivant, il est s’agit de « changer de paradigme » par l’avènement d’un nouveau rapport à la nature.
Retrouver notre liberté d’Hommes
Depuis la révolution industrielle, nos vies sont quasi-entièrement dévolues au travail et à l’exigence de productivité, explique Pierre Rabhi. Nous sommes possédés par ce que nous croyons posséder. Pour retrouver notre pleine liberté d’hommes, il est donc impératif de s’engager collectivement pour modérer nos besoins et désirs.
“La modernité -majoritairement urbaine- a édifié une civilisation « hors sol », déconnectée des réalités et des cadences naturelles, ce qui ne fait qu’aggraver la condition humaine et les dommages infligés à la Terre”, dénonce Pierre Rabhi.
Nous ne pourrons nous affranchir de la tyrannie de la finance qu’en faisant en sorte de ne plus en dépendre totalement. Pour atteindre ce but, la sobriété est une nécessité absolue.