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L’union Bancaire Sauve Votre Argent En Cas De Crise Financière Grave

2023 et les années à venir pourraient être frappés par un effondrement économique , les personnes et entreprises pouvant être le plus impactées sont celles qui ont plus de cent milles euros sur leurs comptes. Il existe néanmoins quelques solutions pour ne pas perdre tout son argent l’union bancaire permet aux personnes en cas de crise financière majeur de récupérer au moins cent milles euros si ils ont plus sur leurs épargnes et si la crise venait à prendre une partie de leurs épargne.

Si votre banque venait à mettre un genou à terre en raison de graves difficultés, qu’adviendrait-il de l’argent que vous lui avez confié ? Un mécanisme prévoit que les comptes des particuliers peuvent être ponctionnés pour son renflouement à partir d’un certain seuil. Mais qui est concerné et dans quelles circonstances ?

POUVEZ-VOUS ÊTRE CONTRAINT DE PARTICIPER AU SAUVETAGE DE VOTRE BANQUE ?

Oui. Mais seuls les clients (particuliers, indépendants, petites et moyennes entreprises) détenant plus de 100 000 € dans une banque ou une entreprise d’investissement qui vacillerait peuvent être mis à contribution.

Ils participeraient alors à son renflouement interne, appelé « bail in ». Cette solution a remplacé le « bail out », ou renflouement externe. « Lorsqu’une banque faisait face à des difficultés significatives, comme à la suite de la crise financière de 2008-2009, l’État intervenait pour la renflouer, ce qui revenait à mobiliser l’argent des contribuables pour la sauver », explique Romain Rard, avocat aux barreaux de Paris et Bruxelles pour le cabinet Gide Loyrette Nouel.

POURQUOI LES RÈGLES ONT-ELLES ÉTÉ MODIFIÉES ?

Le système a changé depuis l’adoption de deux textes européens (directive du 15 mai 2014 et règlement du 15 juillet 2014), appliqués en France depuis le 1er janvier 2016. « Ces cadres juridiques portent sur la résolution bancaire, c’est-à-dire le traitement administratif des difficultés financières des établissements », précise Thierry Bonneau, professeur de droit bancaire et financier à l’université Paris II Panthéon-Assas. 

« La résolution, qui revient à faire des déposants les assureurs-vie des banques, consiste essentiellement à éponger les pertes financières et éviter la propagation de la faillite à tout le système bancaire », complète Laurent Denis, avocat expert de l’intermédiation bancaire et en assurance chez Endroit Avocat. « Attention, il faut bien la distinguer de la garantie des dépôts, opérée par le Fonds de garantie des dépôts et de résolution (FGDR), et déclenchée en cas de faillite », précise Thierry Bonneau (voir encadré).

LES PARTICULIERS SERONT-ILS SOLLICITÉS EN PREMIER LIEU ?

Non, ils bénéficient d’un traitement préférentiel. Une hiérarchie a été définie : les actionnaires (y compris les particuliers qui détiennent des titres de la banque), puis certains créanciers seront les premiers à devoir supporter les pertes de leur banque, jusqu’à 8 % de son passif.

Une recapitalisation par un fonds de résolution unique (FRU), abondé par toutes les banques européennes peut ensuite intervenir à hauteur de 5 % du passif, mais elle est facultative. « Le traitement préférentiel qui concerne notamment les comptes des particuliers au-dessus de 100 000 € signifie que ceux-ci ne seront affectés qu’en tout dernier recours. Mais en réalité, les dépôts peuvent être ponctionnés dès que 92 % ou 87 % seulement du passif est épongé », souligne Laurent Denis.  

TOUS LES ÉTABLISSEMENTS SONT-ILS CONCERNÉS ?

Grandes ou petites, toutes les banques et entreprises d’investissement qui se retrouveraient en graves difficultés peuvent être soumises à ce mécanisme. « En revanche, les sociétés de gestion de portefeuille et les entreprises d’assurance, qui détiennent notamment les contrats d’assurance vie souscrits via un réseau bancaire, ne sont pas concernées », détaille Laurent Denis. Seul change le décisionnaire.

« Une dizaine d’établissements bancaires français sont placés directement sous la houlette de la Banque centrale européenne (BCE) et donc du Conseil de résolution unique européen », détaille Thierry Bonneau. Parmi elles figurent BNP Paribas, la Société générale, le Crédit agricole… soit des banques dites « systémiques », dont la faillite déclencherait une réaction en chaîne au niveau mondial. Quant aux petits établissements, c’est au collège de résolution de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le gendarme français des banques, de prendre la décision.

Dans tous les cas, si le pire devait arriver « la balle serait dans le camp des superviseurs en charge de la résolution qui poursuivront l’objectif d’une incidence minimale pour les contribuables et sur l’économie réelle et devront faire preuve de transparence pour expliquer sur la base de quels critères ils seraient amenés à choisir la résolution, et de quelle manière celle-ci serait mise en œuvre », note Romain Rard.

À QUEL MOMENT LA RÉSOLUTION PEUT-ELLE ÊTRE DÉCLENCHÉE ?

« Un certain nombre de critères doivent être réunis, l’idée étant que les difficultés de la banque soient telles que les procédures judiciaires classiques (redressement ou liquidation judiciaire) ne permettent pas de les traiter rapidement sans perturber l’économie réelle », explique Thierry Bonneau.

Mais avant d’en arriver au renflouement interne et à la ponction des comptes des déposants, d’autres leviers peuvent être activés pour tenter de sauver les meubles. « Pour une banque qui subit de fortes tensions financières, la meilleure manière de procéder est d’anticiper et d’intervenir en amont avec un plan préventif de rétablissement, par exemple en renforçant ses fonds propres, par des levées de capitaux sur les marchés ou à travers des ajustements dans la gestion de ses actifs », analyse Romain Rard.

Si elle n’arrive pas à trouver les liquidités nécessaires, les superviseurs bancaires, qui prennent alors la main, peuvent aussi activer plusieurs outils de résolution : vente des activités, intervention d’un établissement relais ou encore séparation des actifs, ce qui conduirait à la création d’une « bad bank » (banque poubelle) où seront concentrés tous les actifs pourris. « Une solution que la France a expérimentée grandeur nature avec le Crédit lyonnais il y a 28 ans », rappelle Laurent Denis.

Marion

Fondatrice du blog - Solutions Alternatives

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