La surconsommation est un mal du siècle. Nous achetons trop, nous accumulons, et nous jetons. La preuve: 93% des vêtements des Français n’ont pas été portés depuis au moins un an. Il faut donc apprendre à trier et à se passer du superflu. Plus facile à dire qu’à faire. Une journaliste de « Paris match » a tenté l’aventure.
À la veille du Black Friday, on vide les placards. « On croit que l’on possède, et l’on est possédé », disait André Gide. Nous avons tous plus ou moins des tonnes d’affaires dans nos tiroirs. Pour qui, pour quoi? On ne sait pas, on ne sait plus. Alors autant se débarrasser de l’inutile, du superflu, de l’obsolète. C’est le but de l’opération « Osez changer », de l’Ademe, l’Agence de l’Environnement.
Exemple: Caroline était sûre de posséder un maximum de 30 paires de chaussures. Elle en avait 54 !. « C’est ce qu’on trouve à peu près toujours », dit une coach. Une autre personne participant à l’opération en a même trouvé 83, et 453 vêtements !
Or, et le chiffre est effarant: 93% des vêtements des Français n’ont pas été portés depuis au moins un an !
39 millions de tonnes de déchets par an
Et c’est comme ça pour tout et pour tout le monde: plusieurs foyers cumulaient plus de 9 kilos de câbles en tout genre ! Les gens pensent qu’ils possèdent 34 équipements électriques ou électroniques, ils en ont, en moyenne, 99 !
Et, dans un logement, la totalité des objets pèse, en général, devinez combien? Deux tonnes et demie ! Charlotte se souvient de sa vie avant le grand tri : « On perdait notre temps à chercher des objets qu’on rachetait avant de les retrouver ! Et on gardait beaucoup de choses, au cas où ». On accumule, on accumule, et un jour on jette : les Français produisent 39 millions de tonnes de déchets par an. En dix ans, ce chiffre n’a baissé que de 2 %.
On achète moins, on loue, on échange
Ce qui aide, c’est de se dire que nos objets auront une seconde vie. Donc vive les recycleries, les boutiques d’occasion, les sites de vente. À la fin, c’est tout un mode de vie qui change. On achète moins, on loue, on échange, du coup on épargne plus, et on achète mieux, un peu plus cher peut-être, mais local, de meilleure qualité. Avec des conséquences inattendues: selon une étude américaine, un enfant qui possède quatre jouets joue deux fois plus longtemps qu’un autre qui en a seize, et il utilise davantage son imagination.
Quand on se déleste, on retrouve aussi le plaisir d’être chez soi, vos amis vous disent: « Mais votre salon a doublé de volume, on dirait que vous avez déménagé ». Bref, on vit mieux. La journaliste de Match est convertie, désormais pour chaque objet acheté, un autre doit sortir. Conclusion de la coach: « Les gens ont fait le tri dans les objets du passé, ils ne pensent plus à ceux du futur. Ils sont enfin dans le présent. »