Aigle avec billets qui brûle
Consommer moins et vivre autrement

Placements Pour Vous Protéger De L’inflation

1. L’or

Ah, l’or… La sacro-sainte valeur refuge fonctionne-elle contre l’inflation ? En théorie oui. « Mécaniquement, en cas d’inflation, la valeur de la monnaie baisse. Il faut alors plus d’argent pour acheter un produit ou un service. Résultat, pour acheter une once d’or, il faut plus de monnaie, et le prix de l’or augmente », décrypte Jean-François Faure, président-fondateur d’AuCoffre.com, une plateforme pour acheter et vendre de l’or en ligne.

Autrement dit, il existe une corrélation entre le cours de l’or et le taux d’inflation. Faut-il pour autant investir dans le précieux métal ? Rien n’est moins sûr, car la politique des banques centrales, les marchés boursiers et la géopolitique sont autant de facteurs qui peuvent influer sur le cours de l’or, indépendamment de l’inflation.

« Le problème, indique Philippe Crevel, économiste et directeur du Cercle de l’Epargne, c’est qu’en cas de variation des prix, on peut se retrouver coincé avec son matelas d’or, et ce placement ne produit pas de rendements. » Un sentiment que Warren Buffet, investisseur de renom, semble partager : « Si vous conservez une once d’or pour l’éternité, vous aurez toujours une once à la fin. »

2. L’immobilier locatif

Autre valeur-refuge à l’épreuve du temps : la pierre. Il faut dire que sur le papier, l’investissement locatif a tout d’un placement efficace contre l’inflation. Les propriétaires peuvent en effet revaloriser les loyers chaque année en fonction de l’indice de référence des loyers (IRL). Or ce dernier se calcule à partir de la moyenne de l’évolution des prix à la consommation (hors tabac et loyers) sur les 12 derniers mois.

Si l’idée d’acheter un bien immobilier seul vous rebute, vous pouvez aussi investir dans une Société Civile de Placement Immobilier (SCPI). Souvent surnommé « Pierre papier », ce placement permet d’investir votre patrimoine dans l’immobilier en contrepartie d’une part des loyers collectés par la SCPI.

Attention toutefois à l’immobilier locatif d’entreprise : « La crise sanitaire a laissé des traces, notamment pour les immeubles du tertiaire, avec une nouvelle organisation du travail qui fait la part belle au télétravail, et nécessite donc moins de surface dans les bureaux », avertit Jean-François Faure.

3. Les actions des entreprises capables de fixer les prix

Dans un environnement inflationniste, les entreprises ont deux possibilités : augmenter leurs prix au risque de perdre des clients, ou ne pas répercuter l’inflation sur leurs tarifs et voir leur marge s’effriter. Toutefois, une entreprise dotée d’une marque forte ou d’un réel avantage concurrentiel saura tirer son épingle du jeu, car elle sera plus facilement en mesure d’imposer une hausse des prix à son marché. On parle alors de « pricing power ».

L’évolution du prix d’un billet individuel pour accéder au parc Walt Disney World, à Orlando, illustre bien ce phénomène. A son ouverture, en 1971, les billets étaient proposés à 3,50 dollars. Si leur prix avait augmenté au rythme de l’inflation, ces mêmes billets coûteraient aujourd’hui 22 dollars environ. Dans les faits, ils s’écoulaient en 2019 pour près de 125 dollars.

L’achat d’actions est toutefois réservé aux investisseurs avertis, dans la mesure où tout investissement en Bourse présente un risque de perte en capital. Si la fluctuation des cours ne vous fait pas peur, et que vous détenez déjà une épargne confortable, sachez qu’il existe également des fonds spécifiquement dédiés aux valeurs avec un fort pouvoir de fixation des prix, comme Amplegest Pricing Power.

4. Les valeurs bancaires

Toujours en Bourse, d’autres entreprises peuvent profiter d’une hausse des prix. A commencer par les banques. L’inflation s’accompagne en effet le plus souvent d’une remontée des taux d’intérêt. Or, les revenus des banques proviennent en partie de la différence entre les taux de prêt accordés à leurs clients et les taux auquels les établissements bancaires empruntent . Des taux d’intérêts plus élevés laissent la porte ouverte à des écarts plus importants, et donc à de meilleurs profits.

Là encore, cet investissement présente toutefois un risque de perte en capital. Si les valeurs bancaires peuvent constituer un placement intéressant dans le cadre d’une diversification de votre épargne, veillez par conséquent à investir avec modération. Plutôt que de miser sur une seule banque, vous pouvez opter pour des fonds ou des ETF investis à 100% dans le secteur de la banque et de la finance, tels que Lyxor S&P 500 Banks ou iShares Global Financials.

5. Les obligations indexées sur l’inflation (OII)

Impossible de ne pas mentionner les obligations indexées sur l’inflation (OII). Ce placement s’adresse spécifiquement aux investisseurs qui souhaitent se prémunir contre la hausse des prix. Depuis 1998, l’Etat français émet par exemple des obligations assimilables du Trésor indexées sur l’indice des prix à la consommation en France (OATi).

L’avantage : en cas de hausse des prix, les rendements de votre obligation augmentent en conséquence, ce qui fait de ce placement un puissant rempart contre l’inflation. Mais attention. « La valorisation des OII peut fluctuer », explique Philippe Crevel. « Cela dit, si vous gardez l’obligation jusqu’à terme, le risque de perte en capital est faible ».

Autre bémol : si ces placements sont rémunérateurs en période d’inflation, ils rapportent généralement moins qu’une obligation classique en l’absence de hausse des prix significatives.

6. Les fonds euros

Les fonds euros sont un placement à capital garanti. Pour assurer la régularité des rendements, ces fonds sont investis à environ 80% en obligations et en emprunts d’Etat. Sur le papier, une remontée des taux d’intérêts se répercutera à terme sur la rémunération des obligations, et donc sur les rendements des fonds euros.

Mais dans la pratique, ces derniers ne constituent pas toujours un bouclier efficace contre l’inflation. « Les rendements des fonds euros sont soumis à un phénomène inertiel », décrypte Philippe Crevel. « Les portefeuilles des assureurs contiennent beaucoup d’anciennes obligations. Il faudra donc du temps avant qu’une hypothétique hausse des taux se répercute sur les rendements ». Ces derniers ont atteint seulement 1,28% en moyenne en 2020 avant fiscalité. Mais certains fonds euros tirent leur épingle du jeu, par exemple avec la rémunération de 2,75% offerte l’an dernier par Garance Epargne.

7. Les matières premières

A l’instar de l’or, les matières premières peuvent agir comme un rempart contre l’inflation dans la mesure où ce sont des actifs réels, dotés d’une valeur intrinsèque. La distance pouvant être parcourue avec un litre d’essence, par exemple, reste identique, indépendamment du prix des autres biens. Résultat : en cas d’inflation, les prix des matières premières tendent à augmenter pour maintenir une valeur d’usage constante.

Pour Jean-François Faure, « Il faut privilégier les matières premières utilisées par les industries de la transition énergétique, et notamment les métaux comme l’argent, le platine et les terres rares, que l’on trouve dans l’industrie photovoltaïque ou le stockage de l’énergie ».

L’investissement dans les matières premières s’adresse donc avant tout aux investisseurs aguerris. D’autant que le cours des matières premières présente un fort degré de volatilité et dépend d’une multitude de facteurs autres que l’inflation, tels que la découverte de nouveaux gisements d’énergie fossile ou l’impact des aléas climatiques sur les productions agricoles.

Marion

Fondatrice du blog - Solutions Alternatives

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