Fruits et légumes, circuit court
Consommer moins et vivre autrement

Les Circuits Courts, L’Avenir De Demain

Durant le confinement, les marchés de nos villages et quartiers ont été interdits.

Puis progressivement, ils ont pu rouvrir.

Cette séquence a marqué un net recul d’une tendance jugée pourtant nécessaire par une majorité de Français : le recours à des circuits courts pour s’alimenter.

En France, cette notion dispose d’une définition officielle posée par le Ministère de l’Agriculture :

« Un circuit court est un mode de commercialisation des produits agricoles qui s’exerce soit par la vente directe du producteur au consommateur, soit par la vente indirecte, à condition qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire ».

Evidemment, la vente directe de leurs produits par les agriculteurs à leurs clients a toujours existé.

C’était même la règle, avant que ne soient développés les moyens modernes de conservation et de transport.

Des produits locaux pour tous

Pour vous, qui êtes consommateurs, la vente directe présente différents avantages : vous connaissez le producteur, donc vous savez d’où viennent les produits.

Il n’y a pas d’enjeu de traçabilité. Votre miel acheté chez votre voisin apiculteur n’a pas été fabriqué en Chine et coupé au sucre ou au sirop de glucose1

C’est aussi, pour vous, la garantie d’avoir des produits de qualité proposés par un voisin !

C’est enfin une démarche écologique puisqu’elle permet le respect des saisons et des terroirs et limite le temps de transport des produits agricoles ainsi que les emballages.

Et si vous êtes un adepte de ce système à 100%, vous voilà devenu “un locavore” !

Des marges supplémentaires pour les agriculteurs 

Depuis maintenant plusieurs décennies, les agriculteurs ont le sentiment d’être mal payés alors que les intermédiaires, et notamment l’industrie agroalimentaire et la grande distribution, s’enrichissent.

En 2017, 20% des agriculteurs français n’ont pas pu se verser un revenu!

Le revenu mensuel des agriculteurs est de 1380 euros en moyenne, mais les disparités sont fortes : en 2017, le revenu mensuel moyen des viticulteurs était de 2800 euros ; pour les éleveurs de chèvres et de moutons, il tournait autour des 600 euros.

Pendant ce temps, le chiffre d’affaires des entreprises de l’agroalimentaire continue d’augmenter même si la conjoncture économique n’a pas toujours été très bonne ces dernières années3.

Chez les paysans, il y a donc un sentiment d’injustice vis-à-vis des intermédiaires : les grossistes, les négociants, l’industrie agroalimentaire ou la grande distribution.

Plus prosaïquement, ils ont aussi besoin d’argent frais et régulier…

La vente directe permet de passer outre une partie, voire tous les intermédiaires, ce qui augmente sensiblement leur marge.

La question pour eux est de savoir s’il s’agit d’un bon calcul.

Car les intermédiaires peuvent aussi leur servir pour trouver ou développer des débouchés pour leurs produits.

Est-ce un bon calcul ? 

Sur le papier donc, les circuits courts paraissent très avantageux.

Mais, en réalité pour qu’un producteur en profite, il doit d’abord s’organiser et investir du temps et de l’argent pour la mise en place.

Car outre la production, l’agriculteur va devoir désormais trouver du temps pour :

  • vendre,
  • apprendre à vendre,
  • répondre aux questions et attentes des clients.

Cela va lui demander de développer de nouvelles compétences : organisationnelles, comptables et relationnelles4.

C’est pour cela que les producteurs s’associent :

  • entre eux en créant des magasins de producteurs comme le magasin de la Ferme du Père Igord créé par Alain Quéral dans les années 904.
  • aux consommateurs à travers les AMAPS.

Il s’agit des associations de maintien de l’agriculture paysanne.

Un groupe de consommateurs et un groupe de paysans se mettent d’accord sur un certain nombre de produits agricoles que les uns achèteront et que les autres vont produire et livrer5.

Ce sont des fruits, des légumes, des oeufs, du fromage, de la viandes… Le panier est remis chaque semaine aux consommateurs qui peuvent faire des échanges entre eux.

Consommateurs et agriculteurs se mettent aussi d’accord sur les méthodes agronomiques à employer à travers une charte.

Souvent, il s’agit de produits biologiques.

Le prix est fixé de manière équitable et les clients payent à l’avance.

Le paysan en tire un revenu décent et le consommateur bénéficie de produits de qualité, locaux et ayant du goût5.

Ce système s’est considérablement développé ces dernières années, au point qu’il y a parfois des listes d’attente pour participer à certaines AMAPs !

C’est l’occasion d’en créer de nouvelles.

D’autres agriculteurs préfèrent utiliser les marchés, voire faire du porte-à-porte.

Petit à petit, les circuits courts s’imposent dans notre système d’alimentation mais la concurrence avec les supermarchés est encore très violente.

Quand les autorités intègreront-elles, de manière efficace, la notion de circuit court dans les politiques agricoles ? 

Il existe différents leviers :

  • fiscal pour encourager ce mode de distribution ;
  • l’apprentissage pour former les paysans ;
  • administratif pour faciliter la création de structures de coopération entre agriculteurs et consommateurs ; le droit des associations pourrait évoluer en ce sens.

Lien De La Carte De France, Où Vous Pouvez Trouver Des Circuits Court:

https://circuitscourts.gogocarto.fr/annuaire#/carte/@46.54,0.73,6z?cat=all

Marion

Fondatrice du blog - Solutions Alternatives

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