Les Monnaies Locales
Un lien social entre les habitants
Les commerçants ou artisans qui acceptent la monnaie ne sont pas choisis au hasard. « Ils doivent souvent répondre à des critères sociaux ou environnementaux.
Par exemple, vendre des produits locaux ou travailler essentiellement avec des entreprises du territoire. Avec l’objectif de limiter l’impact carbone et de soutenir l’emploi », explique Marie Fare*, maître de conférences en sciences économiques à l’université Lumière Lyon-2. « La monnaie a également une dimension symbolique forte, ajoute la spécialiste. Et c’est aussi un lien social entre les individus. »
L’eusko, première monnaie locale de France
Monnaie du Pays basque Nord, l’eusko s’inscrit dans cette démarche. Lancée en janvier 2013, elle compte le plus grand nombre d’utilisateurs en France : plus de 3 000 habitants (sur 300 000) et 650 entreprises et commerçants.
« Nous demandons à ces derniers de proposer au moins trois produits locaux, et nous leur fournissons une traduction gratuite pour qu’ils mettent en place un affichage bilingue français-basque, car l’un des buts de l’eusko est aussi de faciliter l’usage public de la langue basque », précise Dante Edme-Sanjurjo, coprésident d’Euskal Moneta.
Payer aussi les services publics ?
L’association a également d’autres projets. Ses adhérents pourraient bientôt disposer d’un compte en euskos et d’une carte de paiement, pour une utilisation plus facile de la monnaie au quotidien.
Elle travaille aussi avec des municipalités de son territoire afin qu’il soit possible de payer la piscine, la cantine, sa facture d’eau, sa place de cinéma ou encore le centre de loisirs des enfants en euskos.
Comme c’est le cas déjà à Boulogne-sur-Mer, où on peut acheter son ticket de bus ou sa place de théâtre en bou’sols.