On voit fleurir un peu partout des distributeurs automatiques de fruits et de légumes frais, d’œufs, de conserves, de pommes de terre… Avantages et inconvénients de cet autre canal pour la vente directe.

Entre des agriculteurs à la recherche de valeur ajoutée pour leur production et des consommateurs à la recherche
de produits fermiers accessibles rapidement et à tout moment, le distributeur automatique est une des solutions.
Ils attirent l’œil tout de suite. A l’entrée des villages, en ville, sur des routes nationales ou encore dans un coin perdu, mais à côté d’une ferme, des distributeurs d’un genre nouveau trônent en leur lieu. Impossible de les manquer.
Les premiers à fleurir sur le territoire samarien, il y a une dizaine d’années, à l’initiative d’agriculteurs, distribuaient uniquement des pommes de terre. C’était du côté de Villers-Bretonneux.
Face à leur joli succès, d’autres distributeurs de pommes de terre ont vu le jour un peu partout, puis des maraîchers leur ont emboîté le pas avec leurs fruits et légumes frais. D’autres encore se sont lancés avec des conserves ou des œufs. Aujourd’hui, on peut trouver tous types de produits dans ces distributeurs automatiques.
Combien sont-ils exactement sur le territoire ? Difficile de les comptabiliser puisqu’ils relèvent de l’initiative des agriculteurs.
Seule certitude : ils connaissent un bon développement. «En cinq ans, il y a plus de vingt-cinq distributeurs automatiques, toutes productions confondues, qui ont été installés dans la Somme», précise Christophe Vallée, conseiller spécialisé en maraîchage et fruits rouges à la Chambre d’agriculture du Nord-Pas-de-Calais-Picardie.
S’ils poussent comme des champignons, leur emplacement et leur construction font cependant l’objet d’autorisations administratives, qui sont souvent très longues à arriver. Parmi les contraintes à respecter : l’emplacement bien sûr, mais aussi l’aménagement du distributeur, une hauteur limitée pour les casiers afin qu’ils soient accessibles à tous, ou encore une construction démontable en cas de problème.
Une fois les précieux sésames obtenus, le producteur a une autre difficulté à gérer : le choix du système de casiers. «Il ne faut pas se louper, insiste Christophe Vallée. S’il n’y a pas trop de casiers et que l’on y met que des produits uniques, ils peuvent être vidés très vite, un client pouvant prendre le contenu de trois ou quatre casiers en même temps. Il faudra donc approvisionner le distributeur plus souvent.» La taille des casiers, les produits qu’ils contiennent, comme leur nombre déterminent donc le temps que le producteur devra y consacrer.
Entre la machine automatique et son aménagement, le coût peut varier entre 15 000 et 30 000 euros. Une machine avec 36 casiers coûte environ 15 000 euros, une autre avec 80 cases réfrigérées coûte autour de 25 000 euros. Quant au mode de paiement, plusieurs options peuvent être choisies : soit un monnayeur ne prenant que des pièces, soit un monnayeur acceptant pièces et billets, soit juste des billets, soit un paiement en carte bleue.
«L’avantage d’un système de paiement en carte bleue, c’est que la machine est moins exposée au vandalisme et au vol, et que le service est accessible 24h sur 24.
Tel n’est pas le cas avec des machines équipées de monnayeurs, même si elles proposent des amplitudes horaires plus importantes que celles d’un magasin», ajoute-t-il. Si le système est modulable et évolutif, ainsi que d’une simplicité biblique dans son utilisation tant pour le client que pour le producteur, il nécessite cependant que ce dernier y consacre du temps.