Algues
Astuces Naturelles

Vêtements En Algues

Innover dans le monde de la mode, utiliser une matière naturelle, certes insolite, mais solide, locale et 100 % biodégradable : Tanguy Mélinand, 23 ans, a beau être encore jeune, il a déjà trouvé sa voie.

Son inspiration lui vient d’en bas de chez lui, sur la plage Sainte-Marguerite, à Landéda (Finistère), dans le pays des Abers.

« A la base, j’étais en sport étude rugby, au lycée de Kérichen, à Brest, raconte le jeune homme. Mais j’ai vite voulu choisir une autre voie que celle de mes camarades ».

Fasciné par le monde de la mode mais encore novice dans le domaine, il redoublé sa terminale pour intégrer une prépa de mise à niveau en arts appliqués – STD2A, en un an, qu’il a faite à Lille.

« Par la suite, n’ayant pas les moyens d’entrer dans des écoles privées, j’ai candidaté pour de grandes écoles publiques ».

Il est reçu au sein de la prestigieuse Haute école d’art et de design (HEAD), à Genève, en Suisse, où il intègre la très restreinte promotion du bachelor Design mode et accessoires.

« C’est là que j’ai pu me lâcher un peu sur la question de l’upcycling (récupération des produits inutilisés ou inutilisables afin de les transformer et leur rendre une nouvelle vie), dont le principe m’avait toujours intéressé. J’ai pu surfer sur des éléments de mon quotidien, chez moi, à Landéda ».

Il a breveté sa technique

C’est ainsi que lors d’un retour en terre bretonne, il s’adonne au ramassage d’algues, des laminaires, du kombu royal (laminaria saccharina) et de la Laminaria Digitata notamment. Il travaille à mettre au point diverses techniques pour assouplir et préserver à l’air libre et de façon durable toute la qualité de l’algue lorsqu’elle est immergée.

« Je les fais bien sécher, explique le jeune créateur. Grâce à un mélange de produits naturels, j’arrive à leur conférer une texture se rapprochant de celle du cuir ». Sa première technique est aujourd’hui brevetée, d’où le secret qu’il garde sur son savoir-faire.

Grâce à lui, il a pu confectionner des vêtements : une veste « type veste en jean », une jupe et un pantalon « façon workwear ».

Pour l’heure, les coutures sont surpiquées avec du coton biodégradable. La couleur, brune et jaune, s’éclaircit et se révèle avec la lumière du soleil et avec le temps.

Le toucher, particulier, ne ressemble à rien de connu… « Et non, il n’y a pas d’odeur désagréable !, s’amuse Tanguy. Les relents éventuels, légèrement iodés, s’estompent avec le temps. En même temps, quand on met un vêtement en cuir… ça sent le cuir, non? ».

Primé en Chine, exposé en Suisse, invité en Islande

Cette première collection, que l’on peut voir uniquement sur son Instagram, remporte même, en 2022, le prix Yingzer, un concours de mode international, en Chine ! Une autre de ses pièces est toujours en exposition au musée historique de Lausanne.

Et, comme il a toujours le vent en poupe, le jeune Landédaen est sélectionné pour la Design Week, à laquelle il se rendra en mai 2023 à Reykjavik (Islande). Outre l’exposition de ses pièces, il devrait même en confectionner une pour l’un des artistes de renom programmés en DJ set.

Marion

Fondatrice du blog - Solutions Alternatives

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